Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite
A Ève et Adam,
Mes enfants,
Nous sommes aujourd’hui en février 2018 et depuis plusieurs mois, votre mère et moi
vivons une séparation douloureuse. Je l’entends dire des mots très durs sur moi, « crapule »,
« hypocrite », « fielleux » et surtout elle m’accuse d’être islamophobe. Je ne peux pas la
laisser vous donner cette image-là de moi sans me défendre.
La meilleure idée que j’ai trouvé est de vous écrire l’histoire de notre famille et de sa lente
descente aux enfers, telle que je l’ai vécue, avec mes souvenirs et mes mots. J’ai fait
attention à être le plus juste possible, à ne citer que des anecdotes et des faits authentiques :
je veux rester objectif, dans votre intérêt. Même si vous ne lisez pas tout de suite ce récit,
c’est important pour moi de l’écrire maintenant, avant que la mémoire ne me trahisse, pour
que les événements y soient reportés sans déformation.
Je me rends compte aujourd’hui que la progression du mal a été insidieuse. Le diable se
niche dans les détails, et j’ai trop laissé faire sans réagir, sans mesurer la réelle importance
de ce qui était en train de se passer. J’étais tellement persuadé que l’amour finirait par
aplanir les difficultés. Le constat est très dur à faire parce que ce n’est pas du tout la vie que
j’imaginais, mais il est nécessaire, pour que vous preniez conscience des dangers de la vie et
que vous sachiez vous en protéger quand vous serez adultes.
J’espère que ce récit vous aidera à comprendre votre père et à ne pas le juger. Sachez que
tous mes choix, bons ou mauvais, je les ai faits avec l’idée de faire au mieux pour votre
bonheur.
J’ai hélas trop longtemps mis la poussière sous le tapis afin de vous préserver, je comprends
trop tard que lorsque l’on saute un jour de trop-plein sur ce maudit tapis, la poussière sort.
De toute part et cela rend l’air irrespirable.
Pour que la société dans laquelle vous allez grandir et vivre plus tard ne connaisse pas le
même sort que notre famille et que l’air que vous allez respirer ne soit pas chargé de tous ces
non-dits d’aujourd’hui qui rendront l’atmosphère de demain viciée, je vais libérer ma parole
et raconter ce que mon inconscient me disait lorsque je vivais avec votre mère mais que je
ne voulais pas entendre.
Ce que j’ai vécu, si nous n’y prenons pas garde la société va le vivre un jour au l’autre avec
plus d’inertie et de lenteur que notre famille mais le résultat sera la même : l’explosion.
Je souhaite que vous puissiez vous épanouir dans un monde apaisé ou vous serez libre de
faire vos choix et pour cela, je vais me battre pour vous donner ces moyens qui passent
surtout par l’amour, l’éducation, la culture et l’envie d’apprendre.
Pour que nous puissions atteindre cet objectif, je dois aussi m’en remettre à la puissance
publique qui si elle n’y prend pas garde sera un jour ou l’autre confrontée aux mêmes
problèmes que ceux que nous traversons aujourd’hui tous les trois mes enfants.
Ma parole va donc se libérer et le politiquement correct qui nous enferme tous dans
Des non-dits depuis plusieurs années va en prendre pour son grade.
12 ans de vie en Islamie de France et le recul que j’ai sur ce parcours me donnent je crois la
légitimité de m’exprimer afin que vous compreniez un jour pourquoi notre famille.
S’est disloquée.
Pour que cette parole sans filtre ne pollue pas le message que je veux vous envoyer, ces
réflexions commenceront et finiront par OFF,
Les idées que je vais soumettre qui découlent des erreurs que j’ai fait durant ces 12 ans de
vie en Islamie commenceront et finiront pas ON.
Je crois que ces pistes de réflexions hélas utopiques si elles étaient mises en oeuvre
pourraient nous permettre de vivre dans une société plus sereine.
Je vais laisser parler mes tripes pour que mes erreurs servent de leçon et de retour
d’expérience à tous les gentils Bisounours qui nous martèlent à longueur de temps que tout
va pour le mieux et que le vivre ensemble se porte bien en France.
Laura
Il me faut d’abord raconter dans quel contexte votre maman et moi nous nous sommes
connus. Peut-être qu’au début, vous ne comprendrez pas pourquoi je parle de ça,
Mais certains éléments seront importants pour la suite de l’histoire.
Au moment où j’ai rencontré votre maman, en 2005, je vivais depuis huit ans avec une autre
femme, Laura, et notre couple commençait à ronronner comme un vieux chat. Notre
existence n’était pourtant pas ordinaire : Laura avait dix-sept ans de plus que moi, ce qui
faisait chuchoter autour de nous, et cela nous amusait beaucoup. Mes parents, en acceptant
cet écart d’âge, nous avaient bien consolidés. Laura avait deux filles de quatorze et seize ans
d’une première union, qu’elle ne voyait qu’un week-end sur deux : elles avaient choisi de
vivre chez leur père qui avait une meilleure situation, près de La Rochelle. Quand elle s’était
retrouvée seule, sans maison, sans famille, le tumulte parisien avait été pour Laura une
échappatoire.
C’est à ce moment que nos chemins s’étaient croisés. Nous partagions beaucoup de
passions : entre expositions de peinture, cours d’art et vie sociale, chaque jour passé
ensemble était une belle aventure. J’avais l’impression qu’elle m’ouvrait les yeux sur le
monde. Plus tard, quand le phénomène Emmanuel Macron a été mis en lumière par les
médias, j’ai ressenti une petite sympathie pour lui : je comprends trop bien ce que l’amour
d’un homme pour une femme d’expérience peut apporter en force, en confiance, en
ouverture d’esprit aussi.
C’est grâce à cette relation amoureuse que j’aurai la force de traverser les épreuves qui
m’attendront plus tard.
Puis les filles de Laura ont grandi, leur père s’est installé à Nantes. L’aînée est tombée
amoureuse, et arriva ce qui arriva : un bébé. Quelque chose s’est alors déclenché dans la tête
de Laura : de mère amante, elle est devenue du jour au lendemain grand-mère.
Tout ce qu’elle n’avait pas pu vivre avec ses filles, elle a ressenti le besoin de le reporter sur
son petit-fils. Ses séjours chez sa fille, à Pornic, s’allongeaient.
De mon côté, ma vie professionnelle m’accaparait en région parisienne et je ne me voyais
pas faire des allers-retours tous les vendredis soir entre Ivry-sur-Seine et le pays de Retz.
Les liens se sont progressivement distendus, sans que cela nous affecte.
Notre passion se transformait en amitié, ça semblait dans l’ordre des choses.
C’est à ce moment que Nazma est entrée dans ma vie. C’est d’abord Philippe, mon frère,
qu’elle a connu. Il sortait d’une séparation douloureuse, il voulait tourner la page et
retrouver un équilibre avec une femme. Alors il a consulté un site de rencontre sur Internet
et fait la connaissance d’une Algérienne de trente-six ans, elle-même à la recherche de l’âme
soeur. Votre maman avait une préférence pour les Italiens ; celui qu’elle venait de quitter
était déjà un Italien, et notre nom de famille chantait à ses oreilles comme le soleil de l’Italie.
Le i qui terminait notre patronyme était idéal pour attirer son attention.
Mais les origines italiennes ne suffisent pas toujours, Philippe et Nazma ne se sont pas plu.
Philippe a alors parlé de moi, elle s’est dit pourquoi pas, et c’est ainsi que nous avons été
présentés l’un à l’autre un soir d’avril 2005. Je suis arrivé chez Philippe avec une bonne
bouteille de pomerol que nous avons dégusté à trois avec plaisir. L’abondante chevelure
teinte en roux de Nazma, sa tenue rock’n’roll, ses lèvres peintes d’où sortait un rire franc et
généreux, m’ont immédiatement séduit. La discussion s’est amorcée. Elle travaillait dans
une cantine dans un collège en semaine et arrondissait ses fins de mois en gardant des
enfants le soir, ou en servant dans des bars branchés parisiens le week-end.
Ses passions ? Dîner entre copains, aller au cinéma, faire du sport, sortir en boîte… Profiter
de la vie, quoi ! La religion ? Oui, elle était musulmane, c’est sûr, elle faisait le ramadan
tous les ans ; mais si elle avait choisi de vivre en France, c’est bien parce qu’ici, la religion
ne l’empêchait pas de profiter d’une soirée raclette bien arrosée entre potes.
Nous étions loin des sorties culturelles avec Laura, mais il y avait de la vie chez Nazma et
j’avais besoin de ça. L’attirance était réciproque nous avons échangé nos numéros et après
un ping-pong intense de textos, nous nous sommes revus assez rapidement.
Nous sommes allés en Baie de Somme, où nous avons bu une bouteille de champagne face à
la Manche dont le gris arrivait à nous sembler presque aussi joli que le bleu des mers
chaudes de l’île Maurice ou Nazma s’était rendue plusieurs fois avec son ancien compagnon.
Puis nous avons écrit un voeu que l’on a enfermé dans la bouteille et que l’on a jeté à l’eau.
C’était romantique. Nazma rêvait, elle, de faire un beau mariage dans un château avec des
cornemuses entourée de ses amis qui étaient, me disait-elle souvent, sa famille de cœur.
En août, Nazma m’annonça qu’elle allait séjourner un mois chez sa mère, en Algérie,
comme elle le faisait tous les ans. Ça n’avait pas l’air de lui faire plaisir : en effet, là-bas, la
vie est très traditionnelle, les hommes sont les chefs, les femmes sont voilées, et elle avait
renoncé à ce mode de vie. C’était difficile à assumer parce qu’elle était regardée de travers
quand elle se montrait maquillée et en minijupe. Être une femme émancipée, au bled, ce
n’était pas un compliment, et on le lui faisait bien sentir…
Ce voyage était aussi un sacrifice financier pour elle car les billets d’avion sont très chers
pour se rendre en Algérie l’été. Sur place comme ils ont comme idée qu’en France l’argent
coule à flots, il faut arriver les valises pleines de cadeaux. Je décidais donc d’aider Nazma à
financer ce séjour pour qu’elle soit déchargée de ces soucis matériels moi qui ai toujours
pensé que la famille compte beaucoup et que l’on se sent en paix avec sa conscience lorsque
l’on peut aider ceux que l’on aime s’ils sont plus dans la difficulté que nous.
Pendant son absence, j’en ai profité pour officialiser avec Laura la fin de notre relation. Elle
n’était pas surprise. J’ai été heureux que ça se passe comme ça, tout simplement, et que l’on
garde une relation d’amitié.
Mais pendant cet éloignement j’ai aussi réfléchi à ce que je souhaitais faire de la vie qui
s’ouvrait devant moi. Nazma aimait la fête, les amis, elle s’habillait avec des tenues qui ne
laissaient pas les passants insensibles en alternant mini-jupes et talons ou pantalons
moulants et décolletés plongeants.
Moi qui était plus dans l’introspection me demandait si ces différences seraient compatibles
avec une vie de couple.
Je décidais de lui annoncer à son retour par honnêteté que je cherchais à construire une
relation plus paisible que le rythme rock’n’roll qui était le tempo de sa vie d’alors.
À aucun moment, la religion n’entrait en ligne de compte dans cette réflexion,
À son retour du bled comme elle appelait l’Algérie, elle se mit à pleurer dans mes bras à
l’annonce de mon souhait d’arrêter notre histoire et elle me fit comprendre que j’étais
l’homme de sa vie et que construire une famille avec moi la rendrait plus apaisée.
Le câlin que nous avons partagé ce jour là fut très beau et très fusionnel avec un CD de
Robbie Williams en fond sonore car Nazma aimant ce chanteur pop. Par la suite, nos
retrouvailles dans son lit avec la lingerie sexy qu’elle aimait s’offrir et porter pour moi
finirent de me faire craquer et notre histoire a continué.
Nazma
Comme vous le savez, votre maman est née en 1969 à Lançant, en Algérie, dans une famille
nombreuse et traditionnelle. La culture algérienne est très différente de la nôtre : dans les
années soixante-dix, en France, on parlait de mai 1968, de l’avortement, de liberté et
d’émancipation de la femme, de la mixité dans les cours. La France, c’était aussi l’ancien
pays colonisateur, un pays riche où on trouvait du travail facilement et où on gagnait bien sa
vie, où les femmes avaient des machines à laver et des aspirateurs. Dans la famille de
Nazma, plusieurs soeurs sont parties en France avant elle. D’abord Kheira, qui avait quinze
ans de plus qu’elle : elle s’est installée à Sens pour suivre son mari qui travaillait dans le
bâtiment, mais elle a gardé le mode de vie de Lançant : elle est restée voilée et n’a pas
cherché de travail.
Puis Karima est arrivée en France, mais elle avait choisi un mode de vie plus occidental.
Elle s’était mariée, avait eu deux enfants, avait trouvé un appartement dans le Val de Marne,
et travaillait dans l’administration.
Quand Nazma a eu dix-huit ans, elle a traversé à son tour la Méditerranée pour rejoindre
Karima qui a accueilli sa petite soeur les bras ouverts. Elle lui a présenté ses amis, des
Français et des Algériens, qui menaient une vie à la française, en faisant la fête le week-end.
Nazma ne s’en est pas contentée, elle voulait son autonomie, travailler et surtout, obtenir la
nationalité française. Jean-Marc et Valérie, Denis et Véronique, les amis et collègues de
Karima, l’ont aidée à s’habituer à cette nouvelle culture et à trouver une place. Nazma a
d’abord travaillé dans une crèche. C’est là qu’elle a rencontré son premier amour, déjà un
italien ; mais ça n’a pas duré parce que quand il buvait, il avait des mots méprisants pour
elle. Puis est arrivé l’inattendu, le drame…
Une nuit, en rentrant d’une soirée à Paris, Karima a eu un accident de voiture sur le
périphérique Elle est décédée. Heureusement, les amis de Karima ont continué d’aider
Nazma et lui ont permis d’obtenir la double nationalité.
Zineb
6 mois après notre rencontre, j’ai décidé de rendre les clés de l’appartement que je louais
avec Laura et de m’installer chez Nazma, à Ivry-sur-Seine. Le déménagement s’est
accompagné d’un changement professionnel : avant notre idylle, j’avais été coincé du dos
pendant plusieurs mois. J’ai fini par être opéré et après 6 mois de rééducation, le médecin du
travail m’avait déclaré inapte à reprendre mon poste et l’entreprise pour qui je travaillais
depuis 15 ans m’avait licencié sans ménagement. C’est dans l’entreprise ADE, dont le siège
est à trois kilomètres de notre appartement, que j’ai trouvé un nouveau poste : ils avaient
besoin d’un commercial dans l’Oise. L’Oise, le département où j’avais acheté une maison
quelques années auparavant pour passer des week-ends au vert avec l’idée de s’y établir dans
le futur.
Ce n’était pas à côté, mais j’avais acheté du temps de Laura le petit corps de ferme de
Fouilloy que vous connaissez, pas très loin de la maison de Papy et Mamie.
Nazma l’avait visité quand elle était venue faire la connaissance de mes parents.
Je séjournais donc à Fouilloy les jours de semaine pour ménager mon dos des transports, et
je revenais le week-end à Ivry, parfois même le jeudi soir quand le vendredi.
Il y avait une réunion au siège de ma société.
Comme la séparation nous pesait, nous avions prévu de nous installer à Fouilloy : Nazma
était fonctionnaire, elle pouvait demander une mutation dans le secteur Beauvais/Amiens.
Elle n’avait pas l’air contre, mais ce n’était pas sa priorité du moment. On en parlait de
temps en temps, mais elle ne se décidait pas.
Un jour, Nazma est allée rendre visite à Kheira, sa grande soeur sénonaise. Elle avait cinq
enfants, quatre garçons et la petite dernière, une fille Zineb.
À dix-neuf ans, Zineb n’allait plus à l’école, ne se voyait déjà plus d’avenir. Sa mère ne
savait plus quoi faire d’elle. Nazma lui a alors proposé de prendre Zineb chez elle pour
l’aider à redémarrer dans un autre environnement. Quand Nazma est rentrée, elle m’a
demandé mon avis et comme bien entendu j’étais d’accord pour ce projet, Zineb est venue
chez nous en juillet 2006. Je suis allé la chercher à Sens en voiture avec Nazma.
C’était une adolescente visiblement en rébellion contre le monde entier, habillée et
maquillée comme une fille de son âge. Elle faisait les soldes, passait des heures sur son
portable avec les copines ou sur internet pour regarder des vidéos, écouter de la musique…
J’ai réussi à négocier avec l’établissement scolaire du coin ou j’avais fait une partie de ma
scolarité une entrée en première, filière secrétariat.
Pendant les vacances, j’ai pu discrètement constater qu’elle avait un gros retard en français
et qu’elle manquait réellement de culture générale.
Durant notre voyage vers Sens pour aller chercher Zineb, Nazma me décrit la vie que
menait (comme elle la nommait souvent) « sa pauvre soeur » sûrement pour me faire
accepter la venue de Zineb,
Ces précautions n’étaient pas nécessaires puisque je pensais sincèrement qu’on se devait
d’aider sa famille lorsqu’elle est dans la difficulté et donner une seconde chance à une
gamine en déshérence me paraissait logique.
OFF Kheira est arrivé en France à la fin des années soixante avec son mari qui travaillait
comme étancheur dans le bâtiment.
Ils vivaient dans la périphérie de Sens en Bourgogne dans un grand appartement situé dans
une résidence calme et paisible composée de petits immeubles de 4 étages.
Ils ont eu 5 enfants, 4 garçons dont des jumeaux qui avaient entre 34 ans et 24 ans et la
petite dernière Zineb qui avait 19 ans lorsque je l’ai rencontrée.
Kheira n’a jamais eu de travail, son mari bossait sur des chantiers souvent en déplacement et
dormait dans des foyers Sonacotra pendant la semaine.
Le lundi matin, il partait en laissant un gros sac de patates et d’oignons comme on en trouve
sur les marchés populaires, charge à Kheira de se débrouiller avec ces modestes denrées et
ce que la CAF versait d’allocations familiales et d’APL pour faire vivre sa grande famille.
Se meubler et s’aménager un foyer agréable n’étaient semble-t-il pas la priorité de son mari,
les enfants allant jusqu’à faire leurs devoirs sur des cagettes de fruits et légumes.
Kheira porte le voile, parle mal le français car elle ne sort pas de son quartier, ne fréquente
que des Maghrébines et ne regarde que la télé algérienne (grâce comme elle le dit à la
parabole) et sa priorité a toujours été de transmettre des valeurs religieuses à ses enfants.
Son mari pendant toutes ces années a accumulé un pécule qui lui a permis de se faire
construire une grande et belle maison en Algérie ou la retraite arrivée, il vit maintenant.
6 mois par an avec des dinars plein les poches,
Ses seules folies lorsqu’il travaillait étaient quelques fois à la fin de mois quand la paie
arrivait de passer du bon temps avec des femmes de petite vertu qui venaient donner du
plaisir contre monnaie sonnante et trébuchante dans ces foyers de travailleurs.
Il a d’ailleurs rapporté 2 fois des maladies que l’on disait honteuses à Kheira
Au cours de sa carrière.
Les 4 garçons ont eu des parcours chaotiques, le plus grand qui a 3 enfants alternant
formations en tout et n’importe quoi boulangerie, comptabilité, transport, et allocations chômage,
les jumeaux chacun aussi père de 3 enfants sont très religieux tout en ayant été
suivis pour trafics de stupéfiants ce qui me semblait antinomique, mais il paraît que
quelques fois les contraires s’attirent. Le dernier garçon passait son temps à pester contre
pôle emploi car après un refus de prise en charge il a dû se payer une formation en médecine
alternative (il a appris dit-il en échange de 3000 euros versés à un institut de Rueil
Malmaison à soigner les maux de l’esprit en massant les pieds !) À mon avis cette formation
ne lui a ouvert aucune porte vers une stabilité professionnelle.
Ces 4 garçons qui avaient pourtant eu autant accès si ce n’est même plus que les enfants des
campagnes ou j’habite maintenant au savoir, à la santé, aux loisirs ont donc des parcours de
vie très chaotiques.
Kheira et son mari qui n’ont jamais voulu s’intéresser à la culture du pays ou ils vivent
depuis longtemps leur on simplement transmis la pratique de leur religion qui a toujours
rythmé leur vie. Et cela semble suffire à leur satisfaction de parents.
J’attendais Nazma dans la voiture alors qu’elle était montée chercher Zineb puisque ce jour
elle n’avait pas voulu me présenter sa sœur et je me posais des tas de questions sur la façon
de vivre de cette famille car tout cela était nouveau pour moi. Mais après tout cela ne me
regardait pas et Sens était loin de Paris,
Je me disais que Nazma était vraiment différente de ces gens qui me semblaient vivre dans
un autre monde. Nous allions faire notre B.A en sortant Zineb de ce bourbier culturel et lui
permettre de s’ouvrir sur le monde pour se réaliser en tant que jeune femme.
Je réalisais à nouveau que j’avais eu de la chance d’avoir des parents comme les miens
aimants, à l’écoute et soucieux de nous aider a aller de l’avant dans les choix que nous
avions fait mon frère et moi OFF.
Sur la route du retour je pensais à tout ce que je pourrais faire pour que Zined se sente bien
chez Nazma : lui présenter la directrice de sa nouvelle école, acheter des fournitures
scolaires, une armoire pour ses affaires, une carte de transport en commun,..
L’année s’est plutôt bien passée. Cependant, il était évident que je ne faisais pas partie du
cercle de confiance de Zineb. Elle me tolérait parce que j’étais « le mec de Nazma », mais
rien de plus. Un jour que j’ai voulu lui acheter des chaussures pour lui faire plaisir, elle m’a
répondu :
— T’es pas mon père, t’as pas à t’occuper de ma vie !
— Enfin Zineb, tu pourrais me parler autrement. Je ne suis pas ton père, mais tu peux me
respecter quand même ! Je voulais juste te faire plaisir mais si ces chaussures te déplaisent
rien ne t’oblige à les mettre.
— T’as pas à me juger, d’abord, il n’y a que Allah qui peut me juger !
J’ai été surpris : c’était la première fois que j’entendais le nom de « Allah » dans cet
appartement. Si Zineb était croyante, rien dans ses actes, sa tenue ni dans ses paroles ne le
montrait. Nazma était certes musulmane, mais ne priait pas, ne pratiquait pas, à part peutêtre
le ramadan, et encore, c’était un ramadan tolérant, où elle pouvait se permettre de faire
une entorse un jour et se rattraper après. En tout cas, la religion n’avait jamais été un sujet
de conversation entre nous.
Premier changement : l’arrivée d’Hajal
L’année de la première touchait à sa fin. Je ne voyais Zineb que le week-end mais elle avait
pris pleinement sa place dans notre vie. Comme tous les étés, Nazma a préparé son départ à
Tlemcen pour le mois d’août ; cette année, elle emmenait Zineb avec elle. Je les déposais à
Orly Sud mais ne les accompagnais pas : Nazma ne me l’avait jamais proposé, et j’avoue
que cette culture étrange qu’elle m’avait décrite n’attisait pas ma curiosité.
L’Algérie était comme une partie de son intimité, de son jardin secret, et je n’ai pas eu
particulièrement envie d’en savoir plus.
Quand elles sont revenues, Nazma m’a annoncé que Zineb était maintenant mariée, et que
son mari allait bientôt la rejoindre chez nous. Je suis tombé des nues :
— Mariée ?? Mais c’est une gamine !
— Arrête, elle a vingt ans tout de même.
— Elle part le 1er août célibataire et elle revient un mois plus tard mariée, mais c’est une
folie !
— Écoute, elle est adulte, elle fait bien ce qu’elle veut.
— Elle a épousé qui ?
— Hajal, c’est le fils de mon frère.
— Enfin, Nasma, tu n’as pas pu laisser faire ça, ils sont cousins germains, c’est dangereux !
— De quoi tu parles, il n’y a aucun mal !
— Tu n’as jamais entendu parler de la consanguinité ? Je vais te raconter une histoire
vraie, ça se passe dans ma famille. Mon père, tu sais, il travaillait dans le bâtiment, et
parfois il m’emmenait sur le chantier quand j’étais petit. C’étaient des moments de
partage avec lui. Un jour, il m’emmène chez de gros clients, c’était de la famille
éloignée. Les parents s’étaient mariés entre cousins germains, un mariage arrangé
pour garder les terres en Italie dans le patrimoine. Eh bien, leur unique enfant, André,
était trisomique. J’en avais parlé à ma mère, qui m’a expliqué qu’il ne fallait jamais
se marier entre personnes de la même famille, parce que les enfants qui naissaient
pouvaient avoir de graves problèmes de santé. Elle m’avait dit cela simplement avec
des mots qu’un enfant de 12 ans peut comprendre, cela m’avait marqué.
— OK, tu as un lointain cousin Gogol, mais ce n’est pas pour ça que c’est ce qui va
arriver à Zineb. Et puis de toute façon, c’est leur affaire, on n’a pas à se mêler de
leurs choix.
Je ne savais pas ce qui me sidérait le plus : le mariage d’une gamine de vingt ans avec son
cousin germain ou l’indifférence de Nazma. Il ne me restait plus qu’à accepter le fait
accompli.
En Algérie, Hajal tenait la semaine un petit garage auto comme il en existe au bled et il était
DJ le week-end dans les boîtes de nuit ou les soirées privées. Il a donc revendu son affaire et
cinq mois plus tard, grâce au regroupement familial, il est arrivé à la gare de Bobigny avec
trois mille euros en poche. Nazma et moi sommes allés le chercher. J’ai vu apparaître un
jeune homme de vingt-huit ans, discret et timide, très poli. Je voyais bien qu’il n’était pas à
l’aise, dans ce pays étranger et froid.
OFF Je me suis posé des tas de questions lorsque je l’ai vu arrivé. Il était petit,
1 mètre 60 à vue de nez, ne parlait pas bien le français et semblait arriver sur une autre
planète. Ces yeux ne reflétaient pas le bonheur qu’un homme qui retrouve sa femme devrait
ressentir. Je dois avouer qu’à ce moment, je me suis demandé pourquoi il voulait s’installer
en France lui qui avait une vie bien établie en Algérie OFF.
Pour lui faire bon accueil, j’ai voulu l’inviter dans une pizzeria.
— Fais attention, m’a dit Nazma, il ne faut pas lui donner de viande parce que ce n’est
pas halal. Il est très pratiquant.
Halal, c’était la première fois que j’entendais ce terme dans sa bouche et c’est la première
fois que je regardais la carte d’un restaurant avec cette vision de ce qu’on peut ou pas
manger au regard d’une religion.
Nous hébergions le jeune couple dans le salon. Le canapé leur servait de lit. Ce n’était
qu’une solution provisoire : Hajal cherchait du travail. Je l’ai accompagné à plusieurs
reprises pour faire ses papiers à l’OFPRA.
J’ai profité de ces déplacements pour lui expliquer comment fonctionnait l’administration
française, lui faire visiter Paris, la banlieue ou pour l’aider à améliorer son français. Je
l’emmenais souvent dans mes tournées : il pouvait ainsi déposer des CV dans les garages
automobiles.
Finalement, c’est la voisine du dessus qui lui a trouvé un emploi : il ferait des ménages à
Roissy, dans les avions la nuit. J’ai été surpris d’apprendre que la chef d’équipe à Roissy
regroupait les travailleurs par ethnie. « Pour ne pas avoir d’histoires, me dit-elle,
sinon il y a des bagarres ».
Hajal, lui, était ravi de retrouver des Maghrébins, avec qui il se sentait moins seul.
Hajal était effectivement très pratiquant. Il faisait sa prière cinq fois par jour sur un tapis de
prière dans le salon et comme pour la prière avant l’heure ce n’est pas l’heure et après l’heure
ce n’est plus l’heure je le voyais tout arrêter quand le moment de prier avait sonné.
Je découvrais à ce moment comment se pratique l’un des 5 piliers de l’Islam.
Cela commence dans la salle de bains ou je l’entendais racler sa gorge puis cracher et enfin
se laver, pour faire ce qu’ils appellent les ablutions.
Ensuite il allait sur son tapis au milieu du salon et priait à haute voix.
Cela pendant de longues minutes, 5 fois par jour avec toujours ce cérémoniale ablutions
Puis prières.
Son régime alimentaire était très strict, je devais le découvrir un peu plus tard : nous
l’avions emmené chez mes parents, et nous avions préparé un bon poulet fermier comme
nous pouvons encore en acheter dans nos campagnes ; je n’avais pas prêté attention au fait
qu’il n’était pas halal, je n’avais jamais eu ce problème avec Nazma.
Hajal n’a rien osé dire mais je voyais qu’il n’était pas bien, et juste après il est allé vomir
dans les toilettes.
Il me dit ensuite que hormis manger de la viande Halal, pas de porc, ne pas boire d’alcool.
Il n’était pas difficile contrairement à moi qui aimais varier mon alimentation.
OFF. Je me suis dit qu’il était gonflé de me dire cela car je peux manger de tout chez tout le
monde alors que faire les courses au supermarché était vrai casse-tête en tenant compte de
ses contraintes religieuses OFF.
Le soir, on entendait de temps en temps Zineb et Hajal se disputer.
Une fois, en pleine nuit, ils se sont criés dessus comme des chiffonniers.
Je comprenais à demi-mot que lui voulait un câlin, mais pas elle.
Le couple ne s’entendait pas, visiblement. Au bout de quelques semaines, ils ont convenu
d’un pacte : ils attendraient que Hajal obtienne ses papiers et ensuite, ils divorceraient.
J’appris par la suite qu’un musulman qui n’honore pas sa femme est dans le péché.
Et cela lui faisait sûrement peur.
Très vite, Hajal a trouvé une place dans un foyer ouvrier en Seine-Saint-Denis et a quitté
l’appartement. Cependant, il continuait de venir rendre visite très régulièrement à sa tante. Il
était toujours aussi gentil, aussi dévoué, prêt à rendre service. Quand il était là, il invitait
Zineb et Nazma à participer à la prière. Pour ne pas le laisser seul, les filles
l’accompagnaient sur le tapis et ainsi lui qui était maintenant les yeux de la famille restée en
Algérie pouvait les rassurer et leur expliquer que les filles étaient de bonnes musulmanes.
Quand arriva le ramadan, il alluma une radio qui passait le Coran en boucle aux heures de
repas, de la musique orientale et des débats religieux le reste du temps. Je commençais à
être sérieusement indisposé par cette espèce de rengaine. Je me suis confié à Nazma :
— Ces prières, là tous les soirs, ça commence à devenir lourd. Et ça va durer trente jours !
On dirait qu’il est en train de monter une mosquée au black dans l’appartement ! Je sais que
c’est ta culture, mais il faudrait faire attention à ce que ça n’aille pas trop loin.
— Laisse, le pauvre, il est loin de chez lui, il n’a plus de repères ici. Il n’y a que ça qui lui
fait du bien. Après tout, il ne fait aucun mal et moi cela me rappelle les moments que je
passais en Algérie avec mon père et ma mère.
Que répondre à ça ? C’est vrai que je n’avais pas grand-chose à lui reprocher. Même une
fois que le divorce avec Zineb a été prononcé, il s’est montré toujours aussi serviable.
La naissance de notre premier enfant
Nazma et moi désirions très fort un enfant, mais nous n’arrivions pas à en avoir un.
En 2009, nous sommes donc allés voir une spécialiste de la fécondité, qui nous a prescrit à
tous deux des examens. Le diagnostic est tombé : Nazma avait un défaut dans les trompes.
La spécialiste nous a alors orientés vers un médecin très réputé à Paris. Nazma a suivi un
traitement et aussitôt, elle est tombée enceinte. Nous étions très heureux. Nous avions plus
de quarante ans tous les deux, c’était une grossesse dite à risque, donc nous avons pris
toutes les précautions. Pour commencer, j’ai trouvé un autre travail basé à Amiens, dans la
distribution de gaz : il était plus prenant mais mon secteur d’intervention allait jusqu’à la
région parisienne, si bien que je pouvais être plus souvent présent à Ivry.
Un dimanche soir, alors que j’étais sur l’A16 en direction d’Amiens pour assister à une
réunion tôt le lundi matin, Nazma m’a appelée en larmes : elle venait de perdre un peu de
sang, elle avait peur que le bébé soit en danger. J’ai aussitôt fait demi-tour ; nous avons
cherché des urgences gynécologiques dans Paris et au bout de plusieurs étapes, nous
sommes arrivés dans une clinique du Perreux/Marne. Coïncidence ou clin d’oeil du destin :
c’était la clinique où j’étais né quarante-trois ans plus tôt.
Le gynécologue était un homme avec un nom a consonance juive mais ce n’était pas du tout
une préoccupation pour Nazma. Pour elle, ce qui comptait, c’est qu’elle soit bien prise en
charge et que notre enfant naisse dans de bonnes conditions.
Le gynécologue l’a rassurée et elle a décidé de continuer le suivi de grossesse avec lui. J’ai
été assidu à ses rendez-vous, je l’ai accompagnée aux échographies, j’ai participé avec elle
aux cours de préparation à l’accouchement. Je n’imaginais pas à quel point suivre sa
grossesse était une source de plaisir partagé.
Ève est née le 4 juin 2010 au Perreux/Marne. C’était le plus beau jour de ma vie. Nous lui
avons donné comme deuxième et troisième prénoms ceux de ses deux grands-mères :
Françoise et Aïcha. Aïcha est justement venue en France à l’occasion de sa naissance et elle
est restée chez nous pendant un mois. C’était la première fois que je faisais sa
connaissance : une vieille dame de quatre-vingts ans, tout habillée de blanc et voilée.
Elle marchait pieds nus à la maison et elle avait ses pieds et ses mains recouverts de Henné.
Comme elle était hadj (elle avait fait le pèlerinage à La Mecque un autre des 5 piliers de
l’Islam), je devais me prosterner devant elle quand je la croisais.
Je ne devais pas toujours avoir l’attitude qui convenait à son rang parce qu’elle me
mitraillait du regard, mais je n’allais pas polémiquer : elle n’était là que pour un mois et
après tout, ce qui comptait vraiment, c’était le bonheur de ma femme et de ma fille.
Deuxième changement : le déménagement
Comme nous étions trois à présent, nous avons cherché un logement plus grand. Nazma a
pris un congé parental et moi je me rendais dans l’Oise moins souvent, un week-end sur
deux pour entretenir la maison et voir mes parents.
Quand nous avons enfin reçu les clés de l’appartement, Nazma m’a tout de suite dit :
— Tu sais, j’aimerais tellement que dans notre nouvelle maison, il n’y ait pas d’alcool !
Je n’en croyais pas mes oreilles. Nazma, qui aimait tant faire la fête, ne voulait plus d’alcool
dans la maison ? Qui avait pu lui mettre cette idée saugrenue en tête ?
— Pas d’alcool, mais pourquoi ? On ne boit presque jamais, seulement pendant les
grandes occasions, et pour moi c’est important de recevoir nos amis en leur
proposant un petit verre, ça fait partie de la convivialité !
— Non, c’est hors de propos, ce que tu dis.
J’ai bien vu que ma réponse l’avait crispée, mais la conversation s’est arrêtée là.
Hajal était souvent à la maison, comme d’habitude. Il nous aidait dans l’aménagement ou la
pose du papier peint. Quand il venait, il disait : « je vais chez Nazma »,
Jamais « chez Nazma et Christian ». J’étais un peu vexé, mais j’ai tenté d’être
compréhensif : c’est normal qu’il se sente plus proche de sa tante que de moi. Nazma lui a
donné un double des clés : on ne sait jamais, pour les cas où on ne serait pas là, pour arroser
les fleurs…
Un jour, quand je suis rentré, je le surprends en train de passer le Coran depuis son
téléphone au-dessus du berceau d’Ève. Je ne l’ai pas très bien pris :
— Non, Hajal, Ève c’est ma fille, c’est moi qui vais l’élever, tu n’as pas à faire ça.
— Mais ne t’inquiète pas, c’est juste un porte-bonheur ! Tout le monde fait ça chez nous
quand un enfant arrive sur Terre !
Encore une fois, je n’allais pas lui faire un procès d’intention, mais je trouvais sa façon
d’imposer son coran à toute la famille envahissante. Je ne suis pas musulman, je respecte la
religion de ma compagne et de sa famille, mais de mon point de vue, la religion est de
l’ordre de l’intime, il n’y a pas lieu de répandre sa foi quotidiennement autour de soi.
Naissance d’Adam, notre garçon
Nazma est tombée très vite une seconde fois enceinte. Cette fois, nous ne voulions pas
connaître le sexe de l’enfant, ce serait une surprise.
De nouveau, j’ai accompagné Nazma dans tout le protocole des grossesses à risque,
notamment les tests de la trisomie que nous avons fait à la maternité Port royal et je me suis
rappelé lors de ces examens de la conversation que nous avions eus sur le mariage de son
neveu hajal avec sa cousine germaine.
Notre fils est né le 4 août 2011, le deuxième plus beau jour de ma vie. C’est Nazma qui
avait eu l’idée du prénom :
— Adam, c’est un joli prénom, et en plus il existe à la fois en Algérie et en Italie, ça serait
un beau mélange de cultures !
Nazma a pris un congé de trois ans pour élever les enfants ; nous avons utilisé l’argent que
j’avais mis de côté pour compenser la perte de revenu. J’ai de nouveau changé de travail
pour gagner un peu mieux ma vie : je suis rentré dans une société de négoce de produits
sanitaires. J’avais un gros salaire mais la contrepartie était que je devais me déplacer jusque
dans le centre de la France. Je partais donc trois jours par semaine et je revenais les quatre
autres jours travailler sur la région parisienne et passer le week-end avec ma famille.
Troisième changement : Hajal prend des initiatives gênantes
Un soir, je trouve en rentrant tout notre courrier trié et rangé. Ce n’était pas l’habitude de la
maison, nous n’étions pas toujours très ordonnés.
— C’est super d’avoir fait ça, Nazma !
— Oh ce n’est pas moi, c’est Hajal !
J’ai été choqué : Hajal ouvrait notre courrier et le rangeait. Même s’il n’y avait rien de
compromettant, je n’aimais pas qu’il entre ainsi dans notre intimité.
— Hajal je ne veux plus que tu touches à notre courrier !
— Mais c’est pour rendre service, ne t’inquiète pas, je n’ai pas de mauvaises
intentions in challah !
— Non, tu ne rends pas ce service, ça ne te regarde pas.
Malgré mes reproches, il a fini par recommencer. Heureusement, j’avais déclaré à mon
employeur que j’étais domicilié dans l’Oise, si bien qu’au moins, il n’avait pas accès aux
courriers professionnels qui pouvaient être confidentiels.
Un autre jour, Nazma m’a tendu une feuille :
— Il faudrait que tu signes ce papier, s’il te plaît, pour confirmer que tu es d’accord.
— Une anesthésie pour Adam ? Mais pour quoi faire ?
— C’est pour le circoncire.
Je suis resté sidéré : circoncire notre fils ! Elle m’a expliqué que dans sa culture, il fallait
circoncire les garçons avant la première année et qu’Adam avait dix mois, alors elle a pris
rendez-vous dans une clinique à Vitry-sur-Seine.
Démuni, je ne savais pas quelle réaction avoir. Fallait-il donner mon accord ?
À ce moment, je me suis souvenu de conversations où Hajal racontait que des bébés d’amis
étaient circoncis clandestinement, dans des appartements de Gennevilliers.
Le risque était grand qu’un jour, Hajal pousse l’initiative jusqu’à faire opérer son cousin
dans des conditions insalubres, sans me demander mon avis. Au moins Nazma avait fait
appel à un médecin, l’opération serait effectuée dans un hôpital officiel, de façon
hygiénique. Alors, par amour pour mon fils, j’ai cédé et j’ai signé.
OFF en accompagnant mon fils dans cette clinique, je me suis posé la question du paiement
de cette intervention et le chirurgien qui fait cette opération à la chaîne, m’indiquait alors
qu’on passerait cela en problème de frein au pénis et que la Sécurité sociale et la mutuelle
prenaient ces actes en charge. Un acte religieux était donc pris en charge par la collectivité
et je trouvais cette entorse à la laïcité bien curieuse OFF.
Quatrième changement : alimentation et isolement
Depuis la naissance d’Adam, Nazma et moi n’avions plus beaucoup de vie intime. Elle
dormait dans la chambre des enfants. De temps en temps, quand elle en ressentait l’envie,
elle venait me rejoindre dans notre lit car les musulmans ont aussi des besoins et des envies,
mais j’avais progressivement l’impression de devenir un simple géniteur et le temps de
soirées coquines en lingerie s’était envolé depuis longtemps.
Son neveu devenait de plus en plus présent, et elle de plus en plus rigoriste. Du jour au
lendemain, notre frigo est devenu halal. Je voyais bien que Nazma basculait, mais comme il
ne s’agissait que de nourriture, j’ai encore une fois laissé faire.
Nous ne mangions plus de porc et les autres viandes étaient achetées dans des boucheries
halal. Je prenais encore un verre d’alcool de temps en temps, mais curieusement, mes
bouteilles disparaissaient.
OFF Les boucheries halal ce fut aussi une drôle de découverte pour moi. Vous entrez dans
des magasins ou le Coran est souvent mis en fond sonore, la SACEM doit s’arracher les
cheveux pour verser les droits d’auteur dans notre pays que l’on dit laïque. Les bouchers ont
des tabliers loin des standards de propreté imposés par la réglementation et quelques fois en
arrivant vous trouvez le boucher les mains dans le cambouis en train de réparer une
rôtisserie ou de changer une bouteille de gaz.
Et que dire de leur façon de présenter et de couper la viande… Nos bouchers de quartiers
que j’ai connus dans ma jeunesse doivent se retourner dans leurs tombes en voyant cela.
Heureusement que le papy qui me vends des fromages maison sur le petit marché de
campagne ou il déballe depuis 30 ans ne sait pas tout cela car on lui ademandé d’arrêter sa
production faute de se mettre dans les normes que lui imposent l’Europe pour continuer à
nous faire plaisir et à vivre de sa production qui n’a jamais posé de problème sanitaire de ce
que je sais OFF
Nos amis, nous ne les voyions presque plus. Nazma me disait qu’avec les enfants, elle
n’avait plus la tête à ça, qu’elle était débordée, bien que je participais à l’entretien de notre
appartement et que j’essayais de la décharger de beaucoup de taches du quotidien.
J’entendais aussi le neveu dire lorsqu’il parlait de plus en plus rarement français devant moi
avec elle que de toute façon, ce n’étaient pas des personnes bonnes à fréquenter.
J’avais la nostalgie de ces soirées ou nous refaisions le monde autour d’un bon repas arrosé
de vins fins mais mes enfants étaient ma priorité et encore une fois j’ai laissé aller.
Nous allions également moins souvent rendre visite à mes parents. Maman était une
personne très tolérante : de la même façon qu’elle avait accepté Laura et notre différence
d’âge, elle avait accueilli Nazma et sa différence de culture.
« J’ai éduqué mes enfants, toi tu es responsable des tiens, me disait-elle. Je donne de
l’amour à mes petits-enfants, mais c’est à toi et à Nazma de les élever selon vos choix. »
Nazma disait qu’aller dans l’Oise pour un week-end, c’était loin, mais surtout elle ne se
sentait visiblement pas à sa place chez mes parents : quand elle venait, elle ne souriait plus,
participait sans enthousiasme à la conversation.
Venir avec elle et les enfants devenait pénible car elle parlait de plus en plus souvent aux
enfants en arabe devant mes parents afin de montrer, ce que j’ai compris après, que nous
étions différents et que nos enfants étaient avant tout les siens.
Je continuais de leur rendre visite un week-end sur deux, mais les visites familiales se sont
espacées. En revanche, Nazma continuait de partir un mois par an, en août, à Tlemcen pour
aller voir sa famille et elle emmenait les enfants qui revenaient intenables de ce long séjour
le temps pour eux de reprendre un rythme plus en phase avec leur vie à Ivry.
Cinquième changement : Hajal se remarie
Hajal est allé sur des sites de rencontres musulmans. Une fille de son pays lui a plu, il est
allé se présenter au père au bled pour la demander en mariage et c’est ainsi qu’en 2014, il a
épousé Hinda, une femme qui ne l’avait vu que sur Internet.
Hinda est arrivée en France six ou huit mois plus tard toujours grâce au regroupement
familial. Elle avait gardé toutes les traditions de leur famille : voile, henné aux mains, bras
couverts. La première fois qu’elle est arrivée chez nous, elle a pincé la joue d’Ève en lui
disant :
— Tu seras une bonne musulmane !
— Non, ne dis pas ça ! Ai-je répondu.
— Si si, elle sera une bonne musulmane !
Elle m’énervait mais je ne voulais pas créer d’histoires.
Plus tard, au repas, la voilà qui dit aux enfants :
— Avant de manger, il faut dire « bismillah » ! Ça veut dire « au nom de Dieu ».
— Mais non, enfin, ai-je rétorqué, mes enfants n’ont pas à dire ça !
Nazma a alors braqué un regard de haine sur moi. Je n’ai pas compris, c’était bizarre, on
basculait vers quelque chose d’irrationnel. J’ai donc réfléchi à reconsolider notre cellule
familiale. J’avais été élevé dans un foyer aimant, soudé et paisible, et c’est ce que j’avais
envie de reproduire pour ma propre famille.
Mes origines
Mes grands-parents paternels étaient italiens, ils avaient migré à la fin de la Seconde Guerre
mondiale pour fuir le régime mussolinien, le fascisme et pour gagner une vie honorable en
France, où le travail ne manquait pas.
Mon grand-père était plâtrier et ma grand-mère élevait ses 5 enfants dans un petit deux
pièces à Nogent sur Marne ou beaucoup d’Italiens s’étaient installés. Pour gagner un peu
d’argent elle faisait des ménages dans des immeubles de son quartier. À cette époque avant
de parler de droit les gens évoquaient les devoirs qu’ils avaient vis à vis du pays qui les
accueillait. Mes grands-parents sont partis à Nantes (une vraie expédition surtout sans
voiture à cette époque) où se trouvait l’état-civil pour les étrangers et ils ont obtenu la
nationalité française. Ils décidèrent avec fierté de franciser les prénoms de leurs enfants pour
qu’ils se sentent bien dans cette société ou les Ritals, les spaghettis ou ripalous comme on
les appelait étaient regardés avec méfiance et mon père Gian-Pietro devint Jean-Pierre.
Mon père est très vite entré en apprentissage à 14 ans pour travailler dès son plus jeune âge
dans le bâtiment. Il a rencontré ma mère alors qu’il avait 21 ans, déjà un bon métier et il a eu
deux enfants : Philippe et moi.
Nous avions un mode de vie simple et équilibré : mon père travaillait dur pour nous faire
vivre, ma mère restait à la maison pour nous élever. Nous ne vivions pas dans le luxe, mais
pas dans la misère non plus. Nous partions tous les ans en vacances ensemble. J’ai de ces
périodes de vacances des souvenirs heureux et inoubliables qui me réchauffent encore
aujourd’hui le coeur quand j’y repense.
Mes parents vivront cinquante-trois ans ensemble, seule la mort les séparera. Si comme tous
les couples, ils ont eu des disputes, des moments de désaccords, ils formaient un ménage
harmonieux qui n’a jamais manqué d’amour pour ses enfants.
Ils n’avaient pas de folles ambitions, mais ils nous ont élevés dans des valeurs de tolérance,
de bienveillance, de respect. C’est cette ouverture d’esprit qui m’a construit, ce sont ces
valeurs que je voulais à mon tour transmettre à mes enfants : je voulais leur offrir la même
protection, le même équilibre, de façon à leur permettre de grandir sereinement.
C’est pourquoi, quelles que soient les tensions qui commençaient à naître entre Nazma et
moi, je voulais que notre couple tienne bon, j’étais sûr qu’on parviendrait à dépasser ce
moment difficile pour le bonheur de nos enfants. J’ai ravalé ma rancoeur, j’ai toléré sans rien
dire des choses qui ne me paraissaient pas normales, parce que mes enfants étaient petits et
parce que j’ai espéré que c’était la meilleure façon d’y arriver.
J’ai repensé à ces moments magiques que l’on passait les étés dans des petites pensions de
familles comme il y en avait à l’époque avec mes parents et mon frère. Un peu de
dépaysement, c’était probablement ce dont on avait tous besoin pour se sentir de nouveau
heureux et unis.
Sixième changement : quand prière rime avec enfer
Pour que l’inconfort ne devienne pas un nouveau prétexte à conflit car Nazma avait des
exigences et aimait toujours voir le verre à moitié vide quand elle était avec moi, j’avais
trouvé un compromis : le camping dans un mobil home. Nos premières vacances se sont très
bien passées : nous nous sommes bien détendus, j’avais l’impression que notre famille
retrouvait de l’apaisement.
C’est la deuxième année que le climat s’est tendu. Hajal et sa femme sont venus nous
rejoindre dans un VVF que j’avais trouvé en Bourgogne non loin de Sens ou Nazma avait
prévu de se rendre à la fin de notre séjour pour passer du temps avec sa grande soeur.
La première chose que Hinda nous a demandée c’est : « il se lève où, le soleil ? ». Ils
arrivent en pleine nuit et elle veut savoir où le soleil se lève ! Agacé, j’avais appris à mes
enfants à répondre à cette question : « le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest ! ».
Il faisait chaud cet été et nous apprécions la piscine sauf Hinda
Qui nous rejoignait habillée avec son voile et sa robe traditionnelle.
Il fait trop chaud me dit-elle !
Tu devrais enlever ton gilet tu auras moins chaud !
– Impossible….. on pourrait voir mes bras.
– Alors ne te plains pas lui dis-je en regardant dans le même temps ébahi une Tunisienne qui
se baignait dans cette piscine bleu azur avec une combinaison de plongée de chez Décathlon
qui laissait juste voir ses mains et ses pieds.
Peu après son arrivée en France pour rejoindre son mari, Hinda était tombée enceinte et
avait eu son premier enfant. Entre-temps Hajal avait réussi à se faire embaucher avec le
soutien de sa tante dans un collège en tant qu’homme d’entretien avec un statut de
contractuelle comme on en trouve beaucoup dans l’administration.
OFF Il avait un travail qui lui permettait de rapporter à la maison des montagnes de
nourriture venant de la cantine en prenant soin de trier ce que les musulmans pouvaient
manger (poisson, légumes, yaourts, fromage) et après avoir mis dans mon frigo en mon
absence une partie de ces denrées, il déposait le reste chez des « frères » car un des 5 piliers
de l’Islam est aussi de donner aux pauvres.
Ils habitaient un joli appartement HLM construit récemment avec les normes actuelles de
confort, de domotique, Cet appartement, il l’avait obtenu car les mairies communistes de ce
que l’on appelle la ceinture rouge ont toujours fait du clientélisme. Nazma le sachant très
bien a demandé un rendez-vous au conseiller logement à la mairie et elle lui a dit que ses
amis et voisins voteraient pour l’équipe en place. Cela tombait bien les élections municipales
approchaient et très vite il signa son bail.
300 euros de loyers APL déduits je trouvais cela raisonnable pour son salaire de 1450 euros.
Mais lui se plaignait que cela était très cher pour un appartement certes refait à neuf mais
Dont la terrasse n’était pas pratique et ou le portail automatique était beaucoup trop lent et
l’obligeait à perdre quelques secondes le matin.
Le parking qui allait avec cet appartement lui permettait de renouer avec son métier
d’origine, la mécanique et de réparer le week-end, le soir et pendant les vacances scolaires
des voitures de relations au noir bien entendu.
J’ai eu l’occasion de me rendre quelques fois avec lui chez ses amis algériens qui ont des
business comme ils le disent en Seine-Saint-Denis et la aussi j’ai découvert des univers loin
de ma vie quotidienne.
Le premier ami que j’ai rencontré avait un centre de contrôle technique automobile et contre
un petit billet il passait des voitures de frères qui auraient dû finir à la casse. Une petite
combine que je vais vous livrer. Si la voiture du frère pollue trop, il faut attendre qu’une
voiture propre passe la contrôle et on se sert de ses résultats pour passer la poubelle. Dire
que les contrôles techniques sont renforcés et que les travailleurs pauvres comme j’en croise
de plus en plus dans nos campagnes doivent parcourir des kilomètres et des kilomètres dans
leur vieille voiture à 80 kilomètres heures pour aller au travail (avec un prix du carburant
qui devient délirant). Ils devront bientôt mettre leur auto indispensable à leur déplacement à
la casse alors que pendant ce temps des petits arrangements continueront ailleurs.
Le deuxième ami de Hajal possède un garage automobile qui emploi sept mécaniciens dont
quatre sans papiers, il a pignon sur rue. Je pense que même dans les années cinquante nos
garages étaient plus propres mais au bled on bosse ainsi donc pourquoi changer les
habitudes.
On nous oblige dans nos campagnes à trier nos déchets ce qui est bien pour la planète et ce
gars il fait des vidanges sur les trottoirs, mets de l’huile dans les caniveaux mais il est ici
pour engranger un maximum d’argent et une terre de mécréant comme il le dit on peut la
polluer. Hajal me dit que c’est un type bien car l’autre jour un mécano s’est cassé le bras et il
lui a payé ses soins et remplis son frigo. C’est la moindre des choses me semble-t-il quand
on emploie quelqu’un au noir !
Ensuite Hajal m’a emmené sur le parking de la résidence ou son ami garagiste loue un
appartement HLM dans lequel vit sa femme cloîtrée pour récupérer une voiture à ramener
au garage. Tu sais cette voiture est à lui, celle-ci aussi et encore celle-là. Il avait 15 voitures
garées sur le parking, je plains les voisins quand ils veulent stationner. Ici il a un beau 4
pièces mais il a tellement de liquide qui rentre qu’il a acheté un immeuble en SCI à Lille,
une maison en Espagne et en Algérie quand il va y retourner il pourra profiter des maisons
et appartements dans lesquels il a investi.
Sa deuxième affaire tourne bien aussi car il a une deuxième affaire avec des prête-noms
pour la gérer. C’est un négoce de pièces autos qu’il achète en Belgique à des frères et qu’il
vend principalement par le site Le Bon Coin
Le troisième ami que je rencontre vient de Tlemcen, il est en situation irrégulière pour le
moment mais comme il est amoureux d’une Française il va se marier mais pas « que » pour
les papiers comme me dit Hajal.
C’est une armoire à glace et il est maître chien dans la société de sécurité d’un ami lui aussi
originaire du Maghreb qui a des contrats pour garder des piscines municipales, des stades,
des parkings, Cela doit payer la sécurité car son patron roule dans un gros 4×4 Audi tout
neuf et sa femme en BMW OFF.
Les smartphones ont beaucoup contribué à alimenter la fracture : Nazma pouvait recevoir à
tout moment une vidéo d’un prêcheur qui parlait du coran. Quand on est en train de
contempler un paysage magnifique en vacances par exemple et qu’on est tout à coup
interrompu par un sermon en arabe, il y a de quoi dégrader l’ambiance… De même, quand
Nazma a commencé à faire ses prières cinq fois par jour, au début c’est son neveu qui la
réveillait le matin ; mais très vite, elle a installé une application sur son téléphone qui
l’alertait de l’heure de chaque prière.
La prière c’est cinq fois par jour et les horaires changent chaque jour.
Mi-juin par exemple la première prière FEJR est vers 3 heures 30 et la dernière Icha vers 23
heures 50 et entre des deux prières il y en a 3 autres à 13 heures 50, 18 heures 10 et 22
heures. À ce moment de ma vie j’avais l’impression de vivre avec les horaires de la SNCF.
Cours de langues
Ève avait cinq ans et Adam quatre ans quand Nazma m’a dit un jour :
— J’aimerais bien que mes enfants apprennent l’arabe, c’est ma langue maternelle, ce serait
bien qu’ils le parlent.
Je me suis dit pourquoi pas : après tout, aujourd’hui les langues c’est l’avenir.
Être polyglotte ouvre des portes, des opportunités pour travailler dans l’international.
Nazma a trouvé une petite association culturelle à Valenton qui initiait les enfants à l’arabe
tous les samedis matin pendant une heure et demie. Ève et Adam y sont allés tous les deux,
accompagnés de leur maman. Ils se sont fait là-bas des petits copains, ils revenaient ravis et
me récitaient des petites comptines ou l’alphabet en arabe, je trouvais cela vraiment mignon.
Cette même année Hajal et sa famille sont partis pour fêter la fête de l’Aïd en Algérie. À leur
retour ils ont offert pour le Noël de mes enfants des cadeaux qui semblaient naturelles pour
eux : 2 petits tapis de prières et pour ma fille une robe noire qui sert à prier et que l’on
appelle Hijab.
En colère, je demandais à Hajal si cela lui plairait que j’offre une bible et une croix à son fils
et que je l’inscrive au catéchisme. Il me regarda avec des yeux noirs en me disant que mes
enfants étaient musulmans puisque leur mère l’était.
Comme je connaissais maintenant un peu mieux les règles de sa religion je lui dis que chez
les musulmans c’est la semence du père qui donne la religion de l’enfant et c’est pour cela
qu’un musulman peut épouser toute femme, peu importe sa religion alors qu’une musulmane
ne peut épouser qu’un musulman.
C’est d’ailleurs pour cela que Nazma qui rêvait de mariage dans un château lors de notre
rencontre m’avait ouvertement éconduit lorsque je lui ai proposé de nous marier civilement
après la naissance d’Ève.
Elle n’avait répondu — Tu veux te marier avec moi ! Alors va te convertir à la mosquée,
c’est simple et rapide.
Cela n’avait jamais été évoqué avant et contraire à mes convictions et je lui répondis donc
que c’était hypocrite de fonder une famille avec moi en sachant qu’un jour ses origines
allaient la rattraper.
Septième changement : Aïwa
L’été suivant, Nazma est partie avec les enfants et Hinda en Algérie après le ramadan qu’ils
avaient tous suivi avec toujours la même rigueur.
L’anniversaire de Eve tombait pendant ce mois de Ramadan dont ils parlent 3 mois avant et
3 mois après soit la moitié de l’année et Hinda se permit de lui dire que cette année nous ne
souhaiterions pas cette fête importante pour un enfant car le Ramadan avant tout et comme
pour elle c’est Allah qui décide de tout pour nous y compris notre passage sur terre, il n’y a
pas lieu de souhaiter notre naissance. J’organisais donc seul un anniversaire presque
clandestin à ma fille loin de cette famille qui fait passer sa religion avant tout le reste.
Le mari de Hinda m’a dit après le départ de sa femme qu’il l’avait envoyée en Algérie,
On aurait dit qu’il parlait d’un colis postal ou d’un virement western union dont il était
maintenant un spécialiste.
OFF tous les musulmans pratiquants que j’ai fréquenté et c’est la majorité des musulmans de
France que fréquente Nazma ont un rapport particulier avec les femmes. Ils racontent tous
que la femme leur doit le respect car comme ils le disent souvent « chez nous » les femmes
s’occupent de leur famille et de la maison et c’est le mari qui décide de leur vie.
Pour Hajal sa femme doit suivre ce principe de vie et quand je disais à Nazma que je
n’aimais pas le ton de son neveu qui se comportait comme un petit kéké avec sa femme,
Nazma trouvait cela logique et elle me disait qu’ Hinda aimait cette vie.
Je lui demandais si elle aimerait que je me comporte ainsi !
Son neveu qui n’avait fréquenté que deux femmes dans sa vie avec qui il avait eu des
relations sexuelles le Coran sous l’oreiller, après bien entendu s’être marié, n’avait
certainement jamais écrit un poème à sa compagne, offert des fleurs ou eu toutes les petites
attentions que j’avais pu avoir depuis des années.
Mais maintenant en me regardant avec son regard noir je comprenais qu’un mécréant
comme moi-même s’il est aimant ne pourra jamais rivaliser avec un bon musulman
pratiquant qui suit les préceptes du coran dans tous les aspects de sa vie dont ses relations
amoureuses.
D’ailleurs ou est l’amour dans ces relations ? J’avais remarqué qu’autant Hajal pouvait être
tactile avec ses copains du bled, autant il était très froid avec sa femme.
En plus du Coran, un bon musulman doit respecter la charia qui est pour eux le chemin pour
respecter la loi de Allah et qui codifie leur vie publique et privée.
Pour le sexe il ne faut par exemple ne pas faire l’amour sur un toit, sous un arbre fruitier,
sous la lune, le soleil, Bref même faire l’amour est un catalogue avec du halal (licite) ou du
haram (illicite) OFF
Je suis parti lors du séjour au bled de Nazma de mon côté voir mes parents. J’ai profité de
son absence pour inviter Hajal à venir avec moi et faire un point avec lui entre quatre yeux :
— Hajal, tu dis ce que tu veux à ton fils, mais maintenant tu ne t’approches plus de mes
enfants pour leur raconter que c’est Allah qui a créé le monde et qui a fabriqué
l’homme en un jour. Moi je suis darwiniste, je crois à l’évolution, à l’homme de Croc
Magnons. Si à l’école, Ève parle de ta création du monde, la maîtresse va la
reprendre.
— C’est n’importe quoi ça, c’est vous, les Occidentaux, qui avez inventé ça pour
dénigrer
— Tu crois ce que tu veux, que la terre est plate et qu’arrivé au bout on tombe dans le
vide, que les Américains ont tourné leur arrivée sur la lune dans un studio de cinéma
à Hollywood, je m’en fous, mais tu laisses mes enfants tranquilles. Et dorénavant, tu
ne diras plus à ma mère « chez Nazma », mais « chez Nazma et Christian ».
Bien sûr, il a très mal réagi, il s’est indigné.
J’apprendrai beaucoup plus tard que ce même week-end, il avait heurté ma mère. Elle avait
toujours sur son frigo des photos de ses enfants et petits-enfants.
Alors que je l’avais laissé 15 minutes avec maman le temps de faire une course ; Hajal les a
regardées et a dit :
— Elle est belle, Aïwa !
— Aïwa ? C’est qui Aïwa ?
— Ben, Aïwa, c’est Aïwa, enfin !!
— Ah, tu veux dire Ève ?
— Non, c’est pas Ève, c’est Aïwa ! Tu dois l’appeler Aïwa maintenant !
Ma mère, intimidée par l’agressivité et le ton péremptoire d’Hajal, n’a rien osé répondre, n’a
même pas osé m’en parler.
Huitième changement : l’Aïd
Ève devait faire son entrée en CP en septembre 2016. J’étais tout aussi ému qu’elle : le CP,
c’est l’année la plus importante de sa scolarité, celle où on pose les bases, l’année qu’il faut
réussir.
Comme nous vivions dans un quartier populaire, l’école publique du secteur avait assez
mauvaise réputation. Notre voisine une Française, qui était mariée à un Tunisien, nous a dit :
— L’école du quartier, c’est compliqué. Il y a des petits Africains qui embêtent les
enfants quand ils ne font pas ce qu’ils disent. Moi j’ai mis mon fils dans le privé, à
Saint Thomas, c’est un sacrifice intéressant.
J’en ai discuté avec Nasma et nous sommes tombés d’accord : puisque l’école est meilleure,
Ève fera son CP à Saint Thomas.
Le fait que cette école soit d’obédience chrétienne sous contrat ne dérangeait pas Nazma et
même si j’avais aimé l’école publique de mon enfance, j’avais conscience que les enfants et
le niveau scolaire n’étaient plus les mêmes qu’avant.
OFF Dans mon Oise d’adoption les classes ferment les unes après les autres dans les
villages car l’académie estime qu’il n’y a pas assez d’enfants quand il reste 15 enfants dans la
classe alors que dans les quartiers on créé des classes dédoublées pour pallier aux carences
de parents comme j’avais pu les constater avec les parents de Zined et je me demande
comment devraient réagir les ruraux qui voient leur confort de vie bouleversé par des
décisions politiques prises le plus souvent hors sol OFF
La maîtresse d’Ève enseignait pour sa dernière année, avant de partir à la retraite. Lors de la
réunion de rentrée, elle m’a tout de suite rassurée par son professionnalisme et sa grande
expérience :
— Ne vous inquiétez pas, ça fait quarante ans que j’enseigne, à la fin de l’année vos enfants
sauront lire. Dans la classe, nous alternerons les modules d’apprentissages avec des
moments plus ludiques, parce qu’à cet âge, les enfants ont une capacité de concentration
d’environ quinze minutes.
J’étais donc serein, je me sentais bien accompagné et je savais que ma fille commencerait la
grande école sur des bases solides.
Comme Nazma commençait tôt ses journées et que professionnellement j’avais une plus
grande liberté, c’est moi qui ai été en charge de l’organisation des matinées. Ça me
permettait de passer tous les jours un moment privilégié avec vous mes enfants, de
participer activement à votre éducation et de discuter avec vous. Le matin, je vous réveillais
à sept heures pour vous donner le temps d’émerger, je vous donnais un biberon de lait
chocolaté au lit puis quand vous aviez le ventre bien rempli, vous vous leviez pour faire
votre toilette, manger une tartine peut-être, vous préparer pour l’école. Je vous emmenais en
voiture, sans précipitation, en écoutant de la musique ou en révisant les leçons pour bien
commencer la journée. J’aimais vraiment partager ce petit moment rien que pour nous, qui
donnait un sens à mon rôle de père.
Une semaine après la rentrée, j’ai vu dans le cahier de correspondance d’Ève le mot suivant
écrit par Nazma : « Je vous prie de noter qu’Ève manquera l’école pour la fête
Religieuse de l’Aïd ».
Mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai demandé à Nazma :
— C’est quoi cette histoire ?!
— Ne t’occupe pas de ça, c’est l’Aïd, il n’y a pas à discuter !
— Mais Nazma, l’école en France est laïque, c’est un sanctuaire intouchable ! Tu as le
droit de croire à ta religion mais tu ne peux pas invoquer une raison religieuse pour
que les enfants manquent l’école ! Écoute, la classe finit à 16 heures, tu pourras bien
faire l’Aïd après ; ou alors tu dis le jour J qu’Ève a mal à la tête, qu’elle est malade,
mais tu ne peux pas dire que c’est l’Aïd !
— En plus en 3 lignes tu as fait 8 grosses fautes d’orthographe. Ne fais plus ce genre de
choses dans mon dos et dorénavant fais-moi relire les mots que tu écris sur le cahier
de correspondance.
Nazma n’a rien voulu savoir, nous nous sommes encore une fois disputés mais Ève est
finalement partie à l’école avec ce mot mais bien sûr la maîtresse a réagi : « ce n’est pas une
excuse, ça ! ».
Pendant toute la semaine qui a suivi, Ève a vomi tous les matins avant d’aller à l’école. J’ai
essayé de la rassurer :
— Tu sais ce n’est pas grave, la maîtresse est autoritaire mais elle est obligée : elle a vingthuit
élèves, si elle acceptait toutes les excuses, elle n’aurait jamais une classe entière.
Elle a fini par se calmer, mais la semaine a été longue pour moi.
Le jour de la fête de l’Aïd, les enfants ne sont donc pas allés à l’école et au moment de partir
déjeuner chez Hajal, Nazma me dit :
— Tu viens manger avec nous ?
— Non, franchement, je n’ai pas envie de ça.
La seule fois ou j’ai été invité à déjeuner chez eux c’était un vendredi midi jour de prière
pour les musulmans et Hajal était arrivé à 15 heures 45 après la fin de la prière à la mosquée
qu’il fréquentait à Villiers sur Marne. Depuis cette mosquée a d’ailleurs été fermée par l’état
car les prêches encourageaient les frères à partir faire la guerre sainte en Syrie, ce qui firent
de nombreux fidèles.
C’est tard pour déjeuner 15 heures 45 et je l’avais trouvé irrespectueux vis-à-vis de moi alors
que Nazma et Hinda avaient les mêmes yeux joyeux que ceux d’un gagnant du gros lot de la
loterie lorsqu’il est arrivé certes impoli mais bon musulman comme les aiment les femmes
qui doivent comme il le dit respecter les hommes.
Je savais donc que Nazma et les enfants iraient manger chez Hinda avec d’autres femmes,
pendant qu’Hajal égorgerait avec les hommes de leur communauté 5 ou 6 moutons dans un
pavillon à Villepinte. Ça me dégoûtait : moi quand je mettais dans le frigo une viande
achetée au supermarché, je passais pour un empoisonneur, mais le mouton égorgé dans des
conditions douteuses, sans aucune traçabilité ni règles d’hygiène, lui, il était bon parce qu’il
venait du neveu. D’ailleurs, elle ne le considérait déjà plus comme son neveu, elle l’appelait
toujours « mon frère » à présent, et lui l’appelait « ma soeur ». Je ne voulais pas être
complice de ça, mais je ne voulais pas non plus laisser ma colère exploser : Ève était en CP,
c’était l’année importante, elle avait besoin de stabilité et l’entendre le matin demander à sa
tante « c’est quand que vous égorgez le mouton » me confirmait que je devais rester pour la
protéger elle et son frère de cet intégrisme qui s’installait à la maison.
J’ai vu les dégâts d’une séparation sur mon neveu, le fils de mon frère Philippe : il avait cinq
ans quand ses parents se sont séparés et il l’a très mal vécu. Je ne pouvais pas infliger ça à
mes enfants, surtout pas maintenant, ce n’était pas le moment.
Neuvième changement : les cours d’arabe deviennent cours de religion
Deux semaines après cet événement, Nazma me dit :
— Dorénavant, les cours d’arabe du samedi auront lieu le dimanche, de 10h à 13h.
— De 10h à 13 heures ! Trois heures de travail ! Mais tu es folle, la maîtresse a dit à la
rentrée qu’un enfant de cet âge ne sait pas se concentrer plus d’un quart d’heure et toi tu
veux leur ajouter trois heures de travail le dimanche, au moment où ils devraient se reposer !
— Qu’est-ce que tu en sais, toi d’abord de ce qui est bon pour eux ? C’est comme ça que ça
se passe chez nous et il n’y a pas de raison que mes enfants fassent exception !
— Non, il n’en est pas question ! C’est quoi cette association qui fait n’importe quoi ? Et
d’abord, je vais aller voir ce qu’ils font à mes enfants, je vais venir dans leur classe pour
voir comment c’est ! Et c’est ou chez toi au bled comme tu dis ou ici.
— Non, t’iras pas !
— Bien sûr que si, j’irai ! Ce sont mes enfants, j’ai le droit de savoir où ils vont et ce qu’ils
font ! Qu’avez-vous à cacher ? Je ne confie pas la matière grise de mes enfants, ce qu’ils ont
de plus précieux à n’importe qui.
J’ai pris contact avec le directeur de l’association, je lui ai dit que je voulais assister à un de
leurs cours. Après deux semaines de tractations, il m’a « invité » à venir à la prochaine
séance. L’association s’appelait EME. Elle s’était installée dans un ancien local de fitness de
notre ville. D’emblée le lieu ne m’a pas inspiré confiance : il y avait des rallonges
électriques qui traînaient par terre, des tables de récupération, des mères en Hidjab la tenue
des salafistes, des pères qui venaient en tong…
Le directeur se faisait appeler « Monsieur le Directeur » et le professeur, un grand gaillard
de vingt-cinq ans, était appelé « Maître ». Directeur de quoi, maître de quoi ? Je trouvais ces
titres ronflants et inappropriés aux conditions dans lesquelles ils accueillaient mes enfants.
Le directeur un converti est venu à moi, très affable :
— C’est gentil de venir, de vous intéresser à notre travail !
Je ne lui rendais pas sa gentillesse mais je faisais bonne figure pour mes enfants.
— J’ai des enfants, je ne les confie pas à n’importe qui. Vous avez des enfants, vous aussi ?
— Oui, trois.
— Bon, donc je pense que vous feriez comme moi à ma place. Je vais me mettre au fond de
la salle pour écouter, et on en rediscute à la fin de la séance.
— Pas de souci, installez-vous. Vous verrez, ici c’est bien.
Le cours commença à 10 heures : l’alphabet arabe. En effet, pour être un bon musulman, il
est important de savoir un jour lire le Coran en arabe et je compris que c’était surtout cela
qui motivait Nazma à leur apprendre l’arabe.
Je voyais mes enfants au premier rang, très choyés. Ils étaient dans une classe unique :
Adam avec ses cinq ans était le plus jeune, les plus âgés avaient douze ans.
Le directeur s’approcha :
— Voulez-vous un café ?
— Non merci, je suis là pour mes enfants.
— Notre objectif est d’aider les jeunes dans leurs questionnements. Moi par exemple, quand
j’ai découvert Allah, j’étais dans le noir, je me tapais la tête contre les murs, je ne savais pas
où j’allais dans la vie. Et puis j’ai eu la révélation, la lumière, vous comprenez ?
— Oui, moi quand je suis dans le noir, j’appuie sur l’interrupteur et je vois.
Le directeur ne s’est pas laissé désarçonner par le ton que prenait la conversation. J’ai
décidé d’utiliser mes techniques de commercial pour le faire parler :
— C’est bien, de donner du temps pour les enfants, le week-end. Ça ne pose pas trop de
problèmes à votre femme ? Moi j’ai plein de copains qui jouent au foot et leurs femmes se
plaignent qu’entre les matches et les entraînements, elles ne les voient jamais.
— Ah non, ma femme ça va, je l’ai envoyée dans le Sud !
— Ah, c’est bien ! Où, sur la Côte d’Azur ?
— Heu non je ne crois pas !!!
— Ah OK sud est ou sud ouest.
— Attendez heu,,,, à droite me fit-il avec la main
— OK le sud ouest c’est sympa, quelle ville ?
— À Narbonne !
— Je connais bien Narbonne, c’est à une heure de Toulouse. Mais c’est loin de Paris !
Comment faites-vous pour voir vos enfants ?
— Tous les quinze jours, je descends en train. Je connais les horaires par coeur,
maintenant !
Pour un Directeur, il avait du mal avec la géographie mais bon pas d’a priori, j’étais là pour
mes enfants.
Vers 11 heures, j’ai pris une initiative :
— Les enfants, vous voulez faire une pause ?
— Non, me répondit le professeur, on ne prend pas le temps d’une pause normalement.
Je leur ai dit que je comprenais leur désir « vital » de boucler leur programme mais que les
enfants ne pouvaient pas rester 3 heures vissés sur une chaise à écouter leurs cours.
J’ai insisté et je suis allé à l’épicerie du coin pour chercher un petit goûter.
Pendant la pause, j’ai discuté avec les adultes de tout et de rien, surtout de football et du
PSG car pour eux le Qatar a fait une belle équipe à Paris sic ! Je voyais pendant ce temps
des grands gaillards barbus entrer et sortir et aller dans une arrière-salle… Mais dans quel
traquenard a-t-elle mis mes enfants ?
La conversation s’est de nouveau engagée avec le directeur. Il m’a expliqué que la
progression était organisée sur sept niveaux. Il a ouvert un carton pour me montrer des
manuels. Sur ce carton figurait l’étiquette de l’expéditeur : « Franc Média Culturel ».
J’ai enregistré sans rien dire.
Puis les cours ont repris : cette fois, on parlait de religion.
— Les enfants, comment faisait le prophète, quand il était dans le désert, pour garder
son séant propre ?
Adam intervint :
— Il prenait du papier ?
— Non Adam, il n’y avait pas de papier.
— Des cailloux alors ?
— Non, ce ne sont pas vraiment des cailloux, mais…
— Du sable !
— Oui, c’est bien Adam ! Du sable !
Je rongeais mon frein : chez nous, Adam avait appris depuis longtemps à lever la lunette des
toilettes, à se laver les mains en sortant, et ce « maître » en était à lui parler de s’essuyer
avec du sable dans le désert !
Avant d’assister à ce cours j’avais pris la peine d’acheter une traduction fidèle du coran à la
Fnac et de le lire pour maîtriser un peu mieux le sujet et je compris que même aux toilettes
les musulmans ont des rites communs (entrer de tel pied, ne pas uriner face à La Mecque,
etc etc) et parler aux enfants de ce lieu permettait de rentrer dans leur intimité et de
commencer l’emprise sur eux.
Bien entendu à la fin du cours Ève et Adam ont eu les meilleures notes et reçus des bonbons
halal sans gélatine de porc qui peut aussi se cacher dans les bonbons.
Mon fils de 5 ans meilleur élève alors qu’il est encore en maternelle, croyait t-il me flatter
ainsi ces lourdingues ??
Ils appliquent le principe des sectes, valoriser, impliquer, se rendre indispensable pour
ensuite faire le vide autour de leurs « proies ».
Où commence la radicalisation ?
Nazma est arrivée à 13 heures, toute contente, c’était son rythme le dimanche depuis la
rentrée car elle avait tellement confiance dans ses frères qu’elle n’a jamais daigné assister à
un de ces cours.. Je suis reparti de mon côté. À la maison, je me branche sur Internet pour en
savoir plus sur cette association. Cette association « culturelle », c’est toujours l’alibi la
culture dans ces associations, est en fait une émanation d’une autre association rattachée à
l’APCIFF, un mouvement soufi lui-même rattaché à une secte musulmane libanaise.
C’est un mouvement rigoriste, mais qui ne s’entend pas trop avec les Frères musulmans.
En cherchant « Franc Média Culturel », j’apprends que la société a été créée en juin 2016 à
Narbonne. Narbonne, la ville où vivait la femme du directeur. Le gérant était Mohamed M,
d’après Google si ce n’est pas un homonyme, il s’agit un ami d’enfance de Mohamed
Merah ; il avait fait six ans de prison pour ses actes djihadistes.
Les policiers avaient trouvé chez lui un testament. Le directeur de l’association où allaient
mes enfants tous les dimanches envoyait donc sa femme à Narbonne, à proximité de la
maison d’édition où il commandait ses livres. Et s’ils se connaissaient ? S’ils étaient amis ?
C’est beaucoup trop dangereux ! Je suis peut-être parano mais ce que j’ai vu m’a fait
frissonner d’effroi.
Alarmé, j’en ai parlé à Nazma :
— Ils vont mettre des trucs dans la tête de mes gosses !
— Tu vois le mal partout ! Ce sont des gens bien !
— C’est ça ! Tu verras quand ils vont commencer à leur parler de djihad !
— Le djihad, ce n’est pas un gros mot ! Moi, mon djihad, c’est d’islamiser la France !
— Fais ce que tu as à faire, vis ta vie, mais laisse mes enfants tranquilles : ils ne
retourneront plus dans cette association !
— Si, ils iront, j’ai payé !
— Leur vraie école, c’est Saint Thomas, c’est le CP où ils apprennent à lire, écrire, à
compter et surtout le vivre ensemble dans le respect des autres.
Nous ne pouvions plus nous parler normalement. Le ton montait, elle me traitait de menteur
ou de raciste. Tout devenait prétexte à conflit, chaque jour nous nous achoppions sur
quelque chose : le vendredi, elle passait un enregistrement du coran dans la chambre des
enfants ; je débranchais le poste, elle le rebranchait derrière moi.
Elle me regardait avec des yeux de haine. J’étais persuadé qu’elle me poussait à bout :
conseillée par ses bonnes amies du quartier, elle voulait que je devienne violent pour avoir
une bonne raison de se plaindre contre moi.
Mais je ne voulais pas entrer dans cet engrenage, je ne voulais pas lui donner raison.
Un dimanche de fin mars, les enfants sont revenus de l’association et tous les deux en même
temps m’ont demandé :
— Papa, c’est vrai que tu vas brûler en enfer ?
Je suis sous le choc. J’ai encore la force de leur dire :
— Mais non, les enfants, ne vous inquiétez pas.
Cette fois, ça va trop loin, ça devient de l’intégrisme. J’ai commencé à chercher, à regarder
chez moi, dans les tiroirs.
J’ai trouvé des attestations de dons de deux cents euros pour l’association EME, pour les
cours des enfants. J’ai aussi vu des photos ou des petites filles de 5 ans qui allaient aux cours
d’arabe l’année dernière avec mes enfants suivaient ces cours voilées dans la France du
XXIe siècle. J’ai aussi compris grâce à des courriers et des échanges de mails que Nazma
avait commencé à chercher un autre appartement depuis septembre dernier.
Le pire a été quand j’ai découvert que le neveu avait comme toujours dans mon dos obtenu
des passeports algériens pour Ève et Adam. Il était devenu l’homme de la maison, c’est lui
qui prenait les décisions pour mes propres enfants. Que voulait-il faire avec ces passeports
algériens ? « Pour voyager plus facilement », m’a répondu Nazma. Je devenais fou.
Pourquoi mes enfants nés en France ont-ils eu deux passeports ?
J’ai cherché de l’aide. J’ai cherché une association, un service public, un appui extérieur
pour me sortir de cette ornière. J’ai cherché, mais je n’ai rien trouvé : il n’y a rien pour des
papas comme moi. Je suis finalement allé voir une médiatrice familiale début mai. Après
que je lui ai longuement raconté mon histoire, elle m’a dit :
— Monsieur, clairement, votre couple est mort. Vous avez un tsunami qui vous arrive à
la figure et vos enfants sont en danger. Il faut vous réveiller, il faut reprendre le
pouvoir chez vous. C’est tout bête, mais remettez du jambon dans votre frigo et une
bouteille de vin sur la table.
J’ai été profondément ébranlé par ce qu’elle m’a dit, j’ai commencé à avoir peur.
C’est puéril, mais j’ai acheté du jambon et du vin. Nazma a explosé :
— C’est du harcèlement ! Tu me harcèles !
— Tu es libre de ne pas en manger, de ne pas en boire…
C’était devenu une furie.
Le samedi 6 mai 2017, j’étais à la maison. Nazma attendait que je parte dans l’Oise pour
plonger les enfants dans les 4 heures hebdomadaires de devoirs donnés au cours de religion,
et je ne partais pas. C’est à ce moment qu’Ève me dit :
— Je suis contente, à l’école d’arabe j’ai tellement bien réussi qu’on va me faire.
Sauter de niveau : dorénavant Adam ira à l’école samedi et moi dimanche.
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Non seulement mes enfants étaient baignés à
chaque heure du jour et de la nuit, toute l’année, dans la religion musulmane, mais
maintenant on voulait aussi les séparer. Parce que – j’en apprendrai plus tard la véritable
raison – dans la culture musulmane, les filles sont séparées des garçons à l’âge de sept ans,
le prophète ayant épousé sa femme Aïcha quand elle avait sept ans bien qu’il ait attendu
qu’elle ait neuf ans pour la déflorer.
— Mais ton Prophète, aujourd’hui on dirait que c’est un pédophile !
— Chez nous, ça n’existe pas, on ne connaît pas ça, la pédophilie !
(Mais enfin, Nazma, que dirais-tu d’un homme qui aurait des relations avec ta fille ?)
— Je te dis que c’est un pédophile !
— Tu parles de Mahomet comme ça !
— Nous, ici, on a la liberté de parler.
— Depuis l’écriture du Coran le monde a changé. Les gens de Charlie Hebdo avaient le
droit de parler, de dessiner des caricatures et de faire ce qu’ils ont fait !
— Les frères Kouachi sont des gens qui ont vengé le prophète !
— Maintenant, c’est fini, on arrête avec cette association de cours d’arabe. Dorénavant, les
enfants viendront un week-end sur deux avec moi, à Fouilloy.
— Pas question, j’ai payé, mes enfants sont musulmans !
— Ce sont des fous furieux dangereux !
— De quoi tu as peur ? Que je vienne t’égorger dans ton lit ? Tu es obnubilé, tu crois
trop ce que tu regardes à la télé ! De toute façon la télé c’est les juifs qui la dirigent.
— Je regarde la télé comme tout le monde et je ne peux pas cautionner des choses horribles
comme les attentats et même si bien entendu 100 % des musulmans ne sont pas des
terroristes depuis quelques années en France 100 % des terroristes sont des musulmans. !
— Je ne peux pas condamner des types qui ont vengé le prophète car il faut reconnaître
que Charlie Hebdo a bien cherché ce qui lui est arrivé.
Dixième changement : la maladie de ma mère
C’est pendant cette période de forte tension, courant avril 2017, que ma mère avait
commencé à entrer en dépression. Je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a un lien : ma
mère adorait ses petits-enfants, mais elle était tendue quand nous étions là, elle ne supportait
pas bien le climat engendré autour de la religion et les remarques de Hajal l’avaient
profondément atteinte, pourquoi appeler Ève par son prénom en arabe Aïwa ?
Pourtant, mes parents faisaient des efforts pour que tout se passe bien : chaque Noël, par
exemple, depuis quelques années nous mangions un couscous au repas du réveillon. Certes,
nous buvions de l’alcool, mais on faisait un effort ; et pourtant ce n’était jamais assez.
Nazma faisait la tête pendant les trois jours qu’on passait ensemble. Difficile de se sentir
bien…
Quoi qu’en puisse penser Nazma, ce n’est pas dans ma famille qu’on cultive le racisme et
l’intolérance. Un de mes oncles a épousé une Kabyle à Toulouse, une tante a épousé un Juif,
et nous partagions souvent de très bons repas de famille ensemble, où la question religieuse
n’était jamais abordée. À l’école, je jouais indifféremment avec des enfants boat people,
noirs, arabes. Il n’y avait pas de communautarisme, nous ne faisions pas de distinctions et
nous pouvions nous parler normalement.
Quand je suis arrivé le 7 mai chez mes parents, j’ai constaté aussitôt que l’état de ma mère
s’était aggravé. Elle niait, mais je savais qu’elle avait la phobie des blouses blanches et
qu’elle ferait tout pour éviter le médecin.
Je suis rentré à Ivry, perplexe et angoissé :
— Ma mère n’est pas bien, je ne peux pas la laisser comme ça.
— Qu’est-ce que j’en ai à fiche de ta mère ?
— Tu pourrais au moins respecter la grand-mère des enfants qui ne t’a jamais fait aucun
mal même si je n’ai pas besoin de ta compassion qui de toute façon sonnerait faux.
Le lendemain, après avoir déposé comme tous les matins les enfants à l’école, je pars dans.
l’Oise et je dis à ma mère : « maintenant tu t’habilles, je t’emmène aux urgences à Amiens ».
Elle avait 25 de tension, le pouls à 150 pulsations minutes et surtout elle avait perdu
beaucoup de poids. Elle mettait deux caleçons sur elle pour cacher sa maigreur. Après un
passage aux urgences, l’hôpital l’a gardée pour des examens complémentaires.
Quand je suis rentré à la maison, Nazma n’a rien voulu savoir de mes inquiétudes. À partir
de ce jour, elle s’est mise à parler en arabe dans la maison, pour que je ne la comprenne plus
et elle s’est dit qu’une fenêtre de tir s’ouvrait pour me faire encore plus de mal et me mettre
dans la difficulté avec nos enfants.
Le 12 mai, les médecins m’apprirent que ma mère avait un cancer aux reins
hyperenvahissant. C’est à ce moment le 12 mai à 10 h 20 que Nazma a décidé de
m’appeler :
— Je ne peux plus vivre avec toi, à chaque fois que je te croise, j’ai la boule au ventre. On
se sépare.
J’étais au chevet de ma mère, on venait de m’apprendre que ce serait très compliqué, et elle
me dit ça.
— Écoute, on fait la paix des braves pour l’instant, j’ai d’autres choses à gérer, ma mère est
très malade…
— Non, on se sépare, et je demande la garde pleine et entière des enfants.
Dire que Maman a toujours été gentille avec elle, qu’elle ne lui a jamais cherchée
d’histoires…
J’ai vécu à partir de ce 12 mai les semaines les plus affreuses de ma vie.
Le médecin a expliqué à ma mère qu’on allait lui faire une biopsie. Je n’avais jamais vu
cette expression de peur et de souffrance dans ses yeux à son retour d’examen dans sa
chambre, mais comme elle l’avait toujours fait, elle avait voulu me rassurer en me faisant un
petit sourire ça m’a retourné le coeur.
— Maman, est-ce qu’il y a quelque chose que je pourrais t’apporter, qui pourrait te faire
plaisir ?
— Je n’ai plus vraiment d’appétit ces jours-ci, mais tu sais ce dont j’ai envie, ce serait d’un
baba au rhum…
— D’accord, Maman, je vais t’en chercher un, je suis de retour bientôt.
Je suis allé à la première pâtisserie : pas de baba au rhum. La deuxième n’en avait pas plus.
À la troisième, la boulangère m’a dit :
— On a eu trop de problèmes à cause de l’alcool, on n’en fait plus.
Je suis revenu dans la chambre de ma mère bredouille, et furieux contre cette religion qui
ôtait maintenant le seul plaisir qui restait à ma mère mourante.
Je suis rentré à Ivry parce que je devais amener les enfants à l’école le lendemain. Il était
21 h 30, Nazma sûrement fait du hasard me posa sous les yeux une assiette dans lequel se
trouvait un steak cru, elle qui ne m’avait plus préparé ce serait ce qu’un café depuis plusieurs
semaines. Avait-elle su que ma mère avait subi cet examen si douloureux et voulait-elle une
fois de plus me provoquer j’en doute mais ce hasard était bien curieux et difficile à vivre ? Je
suis allé directement dans ma chambre, je me suis tenu éloigné de Nazma.
C’était très dur.
Le 22 mai, Nazma m’a assigné au tribunal.
Philippe, malheureux pour moi, lui a envoyé une photo de ma mère sur son lit d’hôpital et
lui a écrit : « voilà ce qu’il vit, actuellement, Christian, alors arrête un peu de le harceler ».
Mais ça n’a rien changé.
Le 1er juin, ma mère devait commencer une chimiothérapie. Au moment où on lui a posé des
instruments pour le traitement, elle est tombée dans le coma.
Elle a été placée en réanimation. Une chambre austère dans un service hospitalier très
sécurisé, avec juste son lit et des appareils médicaux partout. Les visites étaient limitées :
une personne à la fois, seulement de 13 h 30 à 16 h 30. Je n’avais jamais été confronté à ça.
Le chef de service est passé me voir :
— Savez-vous ce qu’elle veut ? Est-ce qu’elle veut qu’on la laisse partir ?
— Ce qu’elle veut ? Elle veut se battre, elle a des petits-enfants, sa famille…
— On va tenter une chimio en réanimation, mais d’habitude on ne fait jamais ça…
C’était l’enfer. J’avais un peu préparé les petits, je leur ai dit : « votre Mamie est très
malade, on cherche un médicament pour la guérir, je serai moins là pendant cette période. »
Mais je ne leur ai pas raconté tout ça.
Chaque matin, nous pouvions appeler le service entre 7 h 30 et 8 h 00 pour savoir comment
la nuit s’était passée ! En quittant maman à la fin des visites, le responsable du service nous
disait à chaque fois qu’ils feraient tout pour ne pas intuber notre mère car cet acte médical
favorise les infections. J’appelais le service avant d’emmener les enfants à l’école avec une
énorme angoisse que je devais masquer aux enfants et cette peur grossissait un peu plus
chaque jour.
Un mercredi soir, Adam, qui faisait de l’aïkido, devait passer la ceinture jaune, je lui avais
promis d’être là. J’ai quitté ma mère plus tôt en pleurant car je savais au fond de moi que
chaque minute qui passait nous approchait d’un épilogue dramatique et je culpabilisais de
laisser maman.
Avant de partir, je lui expliquais comme tous les jours ce que faisaient les enfants pour
continuer à faire comme si la vie continuait normalement et elle me fit un clin d’oeil qui me
disait « part voir Adam mon fils, c’est important que tu sois là pour lui aujourd’hui ». Ma
mère ne s’était jamais plainte durant sa vie et malgré la douleur et la peur qui devaient
l’envahir elle était restée fidèle à elle-même, forte et digne.
J’ai roulé jusqu’au gymnase sans m’arrêter. Quand je suis arrivé, j’ai vu que Nazma s’était
mal garée comme souvent.
Aucun respect, voiture garée en travers devant le gymnase sur la place des pompiers, la
prochaine fois elle entrera en voiture dans le gymnase.
Bien sûr, elle a eu un PV, mais à mon nom puisque la carte grise était à mon nom.
Excédé, je lui ai dit :
— Ça suffit maintenant, je mets la voiture à ton nom. Ça ne se fait pas, enfin, c’est un
manque de respect ! Je passe pour quoi ? Et tes enfants, ta famille ?
— Moi, ma vraie famille c’est le Rond !
Le Rond, l’espèce d’esplanade en bas de l’immeuble, où toutes les femmes se réunissent
pour jacasser sur leur entourage, leurs conjoints… Encore un lieu qui ne facilite pas
l’ouverture d’esprit…
OFF Les femmes se réunissent lorsqu’il fait beau pendant des heures et cela blablate
toujours en arabe. Elles sont assises sur un petit muret. Les enfants jouent jusqu’à tard le soir
même les veilles d’école et les mamans s’échangent les bons plans pour les cours de
religions (c’est une femme très traditionaliste qui a donné ces adresses à Nazma), les
nouveautés de la Caf, du bled, avec des inchallah à chaque fin de phrase.
Les papas sont absents et j’étais un extraterrestre pour elles dont les maris ne viennent
jamais dans ce rond quand je jouais avec Eve et Adam.
Un jour Adam qui devait avoir trois ans a poussé un plus petit sans le faire exprès.
Ce petit gars est tombé sur les fesses et je me suis précipité pour le relever et demander à sa
maman voilée et portant une robe noire et des gants en plein été si cela allait.
En me voyant arriver, elle a détourné le regard et n’a pas voulu me répondre. Le soir Nazma
a reçu un coup de fil de cette femme qui lui a dit que je ne devais plus lui parler car cela ne
se faisait pas, J’ai dit mon étonnement à Nazma qui m’a rétorqué qu’il fallait respecter les
convictions des gens et que j’étais raciste.
Après lui voir dit que pour son épanouissement et celle de sa famille cette dame devrait
partir vivre dans un des 49 pays à majorité musulmane de notre belle planète,
Elle me traita de raciste en hurlant car c’était maintenant le leitmotiv pour se justifier et
mettre court à une conversation.
Un soir de semaine un monsieur d’origine africaine sonne à la maison, je connais sa femme
de vue et ses 4 enfants qui jouent dans le rond. Il m’explique qu’il faut que la société qui
gère notre immeuble entretienne mieux les parties communes et qu’il va créer une
association des habitants de la résidence pour nous défendre et « faire valoir nos droits » !
Je lui explique gentiment qu’on a des droits mais aussi des devoirs et que mes enfants à cette
heure ont fait leurs leçons, ont dîné, sont douchés et qu’ils vont aller au lit après que je leur
ai lu une histoire car demain il y a école. Ses enfants sont encore dans le rond, ils s’amusent
à arracher des bambous pour jouer alors que c’est la seule verdure qu’il y a dans cet
environnement bétonné, et ils vident les poubelles pour rire. Mes parents m’ont appris à dire
merci, bonjour, au revoir à respecter les autres, à ne pas faire de bruit après 22 heures, Et je
transmets les mêmes valeurs à mes enfants. Je lui explique que si tout le monde faisait
comme moi tout irait très bien dans notre immeuble.
Bien entendu je ne peux pas lui dire pour la voisine originaire de côte d’ivoire qui sous loue
1 chambre à des gens de passage qui cuisinent je ne sais quoi dans leur chambre avec des
odeurs très fortes ou pour la voisine d’en dessous une Kabyle qui met la musique de son
pays à fond le soir.
Elle se vante de ne payer que 350 euros de loyers pour un 3 pièces APL déduits contre
900 euros pour moi, elle ne travaille pas, son mari n’a pas de revenu bien qu’il travaille tous
les jours dans la boucherie Halal qu’il a acheté à Boissy Saint léger,avec un copain,
J’avais beaucoup d’autres anecdotes à lui raconter mais un peu excédé par la demande de
Ce Monsieur, je l’ai éconduit gentiment et depuis je suis le pestiféré de l’immeuble,
Un vrai raciste.
Ma mère est décédée le vendredi 16 juin à 16 heures 25 dans le service de réanimation ou
elle était entrée le 1er juin. Le matin du 16 juin, le chef de ce service de réanimation nous a
expliqué que maman allait partir très bientôt, que le risque était qu’elle s’étouffe et que si
nous avions leur accord, ils l’aideraient à partir paisiblement. Même si je me doutais que
dans les 8 poches de produits qu’on lui injectait dans le corps depuis quinze jours il avait de
la morphine, comment voulez vous prendre une telle décision.
On parle d’euthanasie dans les médias et cela divise la société mais il faut passer par ce
moment ou l’on doit prendre une décision inhumaine pour savoir de quoi l’on parle.
Les soignants sont des personnes extraordinaires et cela vous fait relativiser les peurs de
certains de manger du porc, de boire de l’alcool, de montrer ses cheveux lorsque l’on est
confronté au quotidien de ces gens qui côtoient la mort qui sont sous payés et qui restent
pourtant si compétents et dévoués.
Nous leur avons dit que nous ne voulions pas prendre cette décision mais que nous savions
qu’ils allaient faire au moins pire pour que maman parte en paix dans son sommeil.
Ce n’est pas la décision d’une seule personne mais d’un staff qui dossier médical en main
vous explique très précisément la situation car comme ils m’ont dit « à l’impossible nul n’est
tenu hélas »
Mon père, mon frère et moi, nous étions là tous les trois quand maman est partie.
Les personnes qui comptaient le plus pour elle allaient l’accompagner mais ce moment vous
semble être un cauchemar que l’on fait et que l’on va vite se réveiller. Mais non, hélas vous
êtes dans la réalité. Et vous passez par tous les sentiments, la douleur, la peur, l’interrogation
de savoir ce qu’il y a après, Votre vie défile et les moments délicieux que nous avons passés
avec maman vous permettent de rester debout et de faire face à l’inacceptable.
Comme maman était branchée de partout, nous avons vu son coeur s’éteindre doucement sur
le moniteur : 70 pulsations, 50,30,20,10,5,0 bip bip bip.
C’était vraiment émouvant. Mon père était dévasté, Philippe aussi. Je me suis chargé des
pompes funèbres car vivre un décès un vendredi à l’Hôpital oblige à ne pas sombrer et à
aller prendre des dispositions afin que le corps puisse sortir avant le week-end car passé
48 heures c’est la morgue de l’hôpital qui conserve la personne décédée jusqu’à l’inhumation
et nous ne voulions pas de cela pour maman.
Quand je suis rentré à Ivry détruit physiquement, mentalement, je n’ai rien voulu dire à
Nazma : je n’étais pas en état d’entendre un mot méchant sur ma mère comme ce que j’avais
entendu quelques jours plus tôt après la mort du poisson rouge des enfants lorsqu’elle avait
chanté « le poisson rouge est mort, c’est le premier mort tralala » Depuis cet air me hante
souvent.
Pendant ces semaines ou j’ai fait des allers retours quotidiens pour être au chevet de maman
à l’hôpital Nazma a tout tenté pour me faire souffrir et avancer dans son djihad, son dessein
d’islamiser la France qui tourne en boucle dans sa tête
Sans faire une liste à la Prévert, elle a comparé ma mère à son poisson rouge, elle m’a mis
un steak cru devant les yeux un jour de biopsie.
Un samedi matin tôt alors que je me préparais pour prendre la route de l’hôpital à Amiens,
je vis l’eau envahir la salle de bains car la veille avant de se coucher elle avait déboîté le
siphon du lavabo. J avais bien compris que c’était elle qui avait fait ce geste puéril et
comme toujours je n’avais rien dit et j’avais épongé toute cette eau.
Elle devait ronger son frein ce matin-là car elle se leva en furie alors que je partais. Elle est
venue vers moi en criant que la prochaine fois que je ferai un dégât des eaux, je la prévienne
car son sèche-cheveux était dans le tiroir sous le lavabo. Comment peut-on être bête au
point de penser que j’allais perdre mon temps en bagarre stérile alors que ma mère était en
phase terminale de sa maladie.
Un autre jour elle cacha mes lunettes derrière un placard, Le pire fut quand elle me dit que
nous étions une famille de fourbes et de menteurs et que j’étais un fils de… (je vous laisse
imaginer la suite) après que son neveu qui curieusement m’évitait depuis l’hospitalisation de
ma mère lui ai dit que nous l’avions mal traité lors de son dernier séjour à Fouilloy lorsqu’il
avait aboyé le nom de ma fille en arabe sur ma mère.
Je lui dis d’arrêter de me parler du « petit à sa tata » Hajal qui était venu pleurer dans ses
jupes. Je dois avouer que ce jour-là j’ai failli devenir violent mais par respect pour ma mère
qui avait toujours atténué mes colères lorsque je lui parlais de la religion de Nazma
je prenais encore une fois sur moi.
L’image des yeux d’amour que ma mère me portait même sur son lit de mort me permit ce
jour-là de ne pas faire plaisir à cette famille si particulière et déphasée dans
Notre France contemporaine.
Nous étions en plein ramadan durant ce mois de juin, je devais subir la radio à fond, les
prières, les chansons arabes alors qu’elle savait ma douleur.
L’enterrement était le 21 juin, un mercredi et un jour de canicule.
La veille, j’ai dit à Nazma :
— Demain, je ne serai pas là, j’ai quelque chose de très important à faire.
C’est la seule fois depuis que maman était entrée à l’hôpital que je lui demandais un service.
Sans savoir que maman était décédée, elle aurait pu penser que j’avais un rendez-vous avec
le médecin par exemple et sa réponse me confirma que j’avais eu raison après avoir
longuement hésité à ne pas lui avoir annoncé le décès de ma mère.
— Non, tu ne peux pas : n’oublie pas que les enfants sont invités à l’anniversaire d’un copain
de classe à Gulli parc, et moi je travaille, je ne peux pas les déposer, alors tu les emmènes et
moi je les récupère à 16 heures inchalla
Je n’ai rien dit, encore une fois j’ai pris sur moi, je me suis organisé avec une cousine. Je
suis allé chercher un cadeau d’anniversaire, j’ai confié les enfants à la cousine.
J’ai laissé un papier sur la table de la cuisine : « Ma mère est décédée. Je l’enterre
aujourd’hui. Elle va te maudire en enfer car c’est ce que tu mérites. »
Je savais que la seule obsession de Nazma, c’était d’aller au paradis après la mort puisque
souvent depuis quelques mois elle me hurlait « moi j’irais au paradis ».
Quand je suis rentré le soir, elle est venue dans ma chambre pour me dire :
— Je sais que ce n’est pas le jour, mais j’ai besoin de ta signature sur la carte grise,
demain je dois faire les papiers.
Les gens qui se radicalisent n’ont pas besoin de mener des actes extrêmes, ils n’ont pas
besoin de poser des bombes pour blesser ou tuer. Je ne sais pas comment Nazma pouvait
encore espérer aller au paradis après tout ce qu’elle m’a fait. Pourtant, tout ce qu’on avait
vécu avant, l’amour, les enfants, on l’avait vécu ensemble. Elle avait voulu aussi ce bonheur
partagé.
La séparation
Après le décès de ma mère, j’ai pris un avocat pour répondre à l’assignation
au tribunal de Nazma.
Sur les conseils de l’avocat, j’ai fait un référé : le neveu avait acheté une voiture de neuf
places pour aller en Algérie en juillet avec sa famille, mais aussi avec Nazma, Ève et Adam.
Je ne voulais pas que mes enfants aillent en Algérie avec leur passeport algérien, j’avais trop
peur qu’ils ne reviennent pas. C’est ainsi que Nazma n’a pas pu aller en Algérie cet été-là.
Elle a organisé des vacances ailleurs en France en catastrophe, avec des amis qu’elle ne
fréquentait plus, certainement pour montrer que c’était une « bonne Française ».
Quand je demandais au téléphone à mes enfants ou ils étaient en vacances, ils me
répondaient ce que leur disait leur mère comme « tu es bien curieux papa » ou « papa ici la
ville n’a pas de nom ».
J’appris par la suite qu’elle avait renoué avec une lointaine amie qu’elle avait rencontrée sur
une des brocantes qu’elle faisait plus jeune. À l’époque ou je m’étonnais que Nazma ai
plusieurs bouteilles d’un très bon champagne, du Krugg, dans sa cave, elle m’avait expliqué
que cette amie travaillait dans une association de soutien aux enfants dans le besoin créée
par la femme d’un ancien président de la République. Chaque année ils organisaient une
grande fête avec les puissants du monde pour collecter des fonds. Son amie en profitait pour
se mettre de côté quelques bonnes bouteilles mais pire encore, elle détournait des palettes de
jouets neufs qu’elle revendait le dimanche sur des vide-greniers.
Aujourd’hui mes enfants pouvaient se baigner dans la piscine de la maison qu’elle avait
achetée dans le Sud mais même si on dit que l’argent n’a pas d’odeur, savoir mes enfants en
vacances chez ces personnes ne me faisait pas plaisir.
Je suis retourné voir la conseillère conjugale. Elle m’a dit :
— Maintenant, vous devez partir de l’appartement. Vous ne devez pas rester.
Nazma s’est déclarée en dépression en septembre 2017 c’est mieux vis-à-vis du juge aux
affaires familiales. Je suis parti mi septembre, je lui ai dit que je prendrais les enfants un
week-end sur deux en attendant le jugement pour ne pas casser leur rythme surtout vis-à-vis
de l’école ou Adam faisait sa rentrée au cours préparatoire.
Elle devait se débrouiller à présent pour emmener les enfants à l’école. Elle a alors fait venir
une jeune femme d’origine algérienne, une routarde rencontrée l’été au Cap d’Agde, qui dort
depuis à la maison. C’est cette jeune femme qui emmène les enfants à l’école le matin et
c’est Nazma qui les récupère.
Son djihad lui fait avoir plus confiance en une SDF musulmane qu’elle a rencontrée en
vacances pour s’occuper de nos enfants qu’en moi papa aimant qui a comme seul gros
défaut de ne pas être musulman. Je me disais que le juge aurait ainsi une raison de plus de
comprendre la situation familiale qui était devenue la nôtre.
Quand les enfants m’ont demandé :
— Pourquoi tu es parti, Papa ?
J’ai répondu :
— Je ne suis pas parti, j’ai pris du recul, parce que votre maman préfère Allah à Papa.
— Mais ne vous inquiétez pas, je serai toujours là pour vous et s’il le fallait j’irai vous
chercher même en marchant sur les genoux au bout du monde.
Une enquête sociale a été lancée : le juge a-t-il compris que le cas de Nazma n’était pas
clair, que l’association où elle emmenait les enfants pouvait être dangereuse.
Nazma a réussi à obtenir de la directrice de l’école Saint-Joseph une attestation dans laquelle
elle précise ne pas avoir constaté de phénomène de radicalisation chez Eve et Adam.
J’en veux à cette directrice : elle ne m’en a même pas parlé, et elle a bien dû constater que
mes enfants ne mangeaient plus que du poisson pané tous les jours à la cantine, à la place de
la viande à la demande de leur mère. Et que dire de la fois où ils ne sont pas allés à l’école à
cause de l’Aïd ? Cette dame savait me téléphoner quand ma fille ou mon fils étaient fébriles
au cours de la journée d’école pour que je vienne les chercher rapidement mais là
curieusement elle n’a pas jugé nécessaire de me demander ce qui se passait surtout vis-à-vis
de mes enfants.
A-t-elle compris que nos enfants avaient été construits par un papa et une maman et qu’ils se
sentaient bien dans cette école en grande partie grâce à mon suivi.
Sait elle que la situation s’est dégradée dans ma famille car ma fille a eu 7 ans et qu’à cet
âge, les petites filles doivent commencer les prières.
Nazma a appliqué à la lettre les règles de la takiya devant la juge aux affaires familiales
allant jusqu’à faire dire pas son avocate, une jeune femme issue de l’immigration qui est
venue au tribunal avec un dossier qu’elle n’avait à l’évidence pas lu alors qu’on parlait de
l’avenir de deux enfants que je n’avais jamais participé à l’éducation de mes enfants.
Et pourquoi pas quand on a plus de limites que le neveu de Nazma, Hajal voulait porter
plainte contre moi pour diffamation puisque pour lui agresser verbalement ma mère ou
encore faire un mariage arrangé pour avoir des papiers n’étaient pas prouvés.
La juge n’avait qu’à consulter l’état civil pour voir la date de mariage, d’obtention d’une carte
de séjour, de divorce et de remariage pour comprendre que quand tout s’enchaîne bien, les
papiers sont au bout du chemin ! Et comment pouvait-elle penser que je pouvais inventer de
tels faits deux mois après le décès de ma mère.
Nazma alla jusqu’à dire au juge que son neveu, sa seule vraie famille sur qui elle pouvait
compter était toujours là pour elle et qu’il l’aidait beaucoup dans son quotidien.
C’est vrai que depuis mai 2017, elle a déposé chez lui les passeports des enfants, tous les
documents administratifs de la maison afin que je n’ai plus accès à ces choses ordinaires de
la vie courante que doivent partager tous les parents responsables qui n’ont pas un Djihad à
mener. Elle m’a même pris mon ordinateur où se trouvaient tous mes souvenirs comme
toutes les photos que j’avais de maman avec nos enfants.
Dans son idée, il fallait que le neveu qui connaît un informaticien dans l’école où il fait le
ménage analyse mon intimité numérique au cas où il pourrait trouver je ne sais quoi dedans.
Les séries policières américaines ont du leur tourner la tête et j’ai eu l’impression de me
retrouver dans les experts Babel oued !
Mon avocat me conseilla d’aller porter plainte au commissariat ce que je fis, mais après.
2 heures d’attente on ne dit que l’on ne se vole pas les choses entre conjoints et on ne ramena
à l’accueil. J’en profitais malgré tout pour demander à ce policier s’il connaissait l’association
ou mes enfants allaient le dimanche se faire incendier la tête et il m’indiquait que cela lui
disait vaguement quelque chose mais que des associations comme celle-là, il y en avait
beaucoup qui s’étaient créées ces dernières années et qu’ils ne pouvaient pas être partout.
Depuis la naissance des enfants nous avions convenu avec Nazma de les rattacher à mes
impôts sur le revenu puisque je gagnais mieux ma vie qu’elle et que nous ne pouvions pas
nous marier puisque sa religion lui interdisait maintenant d’épouser un mécréant. Elle avait
pris un congé parental d éducation de 3 ans, je faisais face à la perte de revenu de notre
famille et le peu d’allocations familiales que nous recevions serait versé sur son compte pour
nos enfants.
J’étais heureux qu’elle puisse rester à la maison, puisque c’était son choix, pour s’occuper de
nos enfants jusqu’à leur entrée en maternelle.
En mai 2017, je reçois une notification des impôts pour un redressement de 10.000 euros.
Nazma avait rattaché les enfants à ses impôts comme toujours sans me le dire et comme la
CAF versait les allocations familiales sur son compte bancaire, je n’avais aucun recours.
Je m’en suis entretenu à cette époque avec la conseillère familiale qui m’a recommandé de
faire une demande de réexamen de ma situation auprès des impôts, Elle me dit que je fasse
attention en racontant mon histoire à la personne qui serait en face de moi car m’expliqua
t-elle, elle avait constaté depuis plusieurs années que des dossiers gérés dans les
administrations par des personnes issues de l’immigration avaient des retours qui variaient
beaucoup selon l’origine du citoyen qui envoyait la demande. Cela m’a étonné et j’ai eu du
mal à y croire mais comme c’était son quotidien qu’elle me décrivait j’ai dû me résoudre à
admettre que la religion et les origines faussaient l’égalité des citoyens mais pas dans le sens
que beaucoup croient.
Avant de passer au tribunal, J’ai dû répondre pendant 3 heures à une enquêtrice sociale moi
qui jusqu’alors n’avait jamais eu à côtoyer la justice,
Je lui racontais mon histoire, notre histoire et elle me fit comprendre que ce n’était après tout
que de la religion et que si mes enfants allaient bien ils pouvaient rester avec leur mère.
Je ne crois pas qu’elle ait compris que j’étais depuis plusieurs mois le pompier qui ne cesse
d’éteindre les incendies que mettent ces pyromanes dans la tête de mes enfants.
Nazma lui donna de son côté le change en la recevant maquillée et habillée comme au bon
vieux temps ou nous construisions notre histoire et c’est vrai que la takiya est une méthode
efficace pour se protéger des mécréants puisque le jugement rendu fut :
1 week-end sur deux avec Papa et la moitié des vacances avec obligation d’arriver au
maximum 1 heure après l heure convenue moi qui fait maintenant 3 heures de route.
De Fouilloy à Ivry pour les chercher faute que quoi je pouvais repartir sans les enfants,
300 euros de pensions alimentaires qui serviront sûrement en partie à financer l’islamisation
de notre pays, Nazma versant régulièrement 200 euros de dons bien entendu en espèces à
l’association abhaches,
Je devrais aussi payer l’enquête sociale diligentée par la juge puisque tout va pour le mieux
dans le meilleur des mondes et 1500 euros de rétroactivité de pension pour compenser mon
obligation de prendre du recul devant l’agressivité de Nazma qui cherchait depuis des mois
à me faire sortir de mes gonds.
ON Un logeur de terroristes sera relaxé et obtiendra même des indemnités pour préjudice
morale et moi cette même justice laisse mes enfants à une femme qui s’en sert pour son
djihad d’islamisation de la France !
Je n’avais jamais fréquenté un tribunal avant ces rendez-vous avec un juge aux affaires
familiales et je me suis rendu compte que ce métier était compliqué car on juge des
personnes qui n’ont plus de limites verbales ou physiques et plus peur de l’autorité et pour
certains même de la mort, gage pour eux d’aller au Paradis avec des tas de vierges
disponibles s’ils meurent en martyrs.
Je me demande si des décisions de justice ne sont pas prises en pesant les risques que ces
magistrats pourraient prendre à leur sortie du tribunal dans leur vie privée.
On parle de fermer des tribunaux de Province, pourquoi ne pas délocaliser certains procès
sensibles (radicalisation, trafics de drogues, …) en utilisant les moyens modernes de
communication avec des juges qui jugeraient physiquement loin des prévenus lors de procès
en vidéoconférence !ON
Ce que je veux, c’est le bonheur de mes enfants. Je veux qu’ils se construisent sereinement,
qu’ils aient des bases pour faire leurs propres choix de vie. Quand un de mes enfants me
demande : « Est-ce que Allah existe ? », je lui réponds : « je ne peux pas te dire s’il existe.
Tu te feras ta propre opinion quand tu seras grand, tu pourras y croire ou non. »
En guise de conclusion
Bien sûr, au cours de ces deux dernières années, je me suis beaucoup renseigné sur l’islam,
le Coran, les pratiques religieuses. Deux concepts m’ont fortement marqué, et je suis
convaincu qu’à eux deux, ils ont sapé notre couple.
Le premier est la taqiya, ou l’art de la dissimulation. À l’origine, cette pratique prévue dans
le Coran visait à protéger les croyants : quand ils étaient soumis à la persécution, ils avaient
le droit de renier ou de taire leur foi.
Mais dans certains mouvements récents, ce principe a été détourné : selon leur
interprétation, il est aussi possible de dissimuler sa foi dans un objectif de conquête. Un
musulman a ainsi le droit de se montrer courtois, de partager le repas avec des mécréants,
sans jamais nourrir d’affection pour eux. Je crois qu’Hajal m’a complètement manipulé au
nom de la taqiya. Il s’est montré aimable, prévenant, empressé même, mais tout était faux. Il
avait probablement dès le début un objectif caché bien plus grave : réislamiser sa tante et
prendre le pouvoir sur les enfants, si nécessaire en faisant voler en éclats ma famille.
Le second principe est celui de l’apostasie. Il concerne les personnes qui ont publiquement
renié leur foi. Nazma, en menant une vie à l’occidentale, était considérée comme apostat.
L’objectif de son entourage a alors été de la ramener à la foi en lui faisant peur (elle irait en
enfer si elle ne se repentait pas). Elle devait trouver la source de son apostasie, c’est-à-dire
moi, et l’éliminer pour revenir à la « vraie foi ». Dans la mesure où elle s’était laissée
convaincre, il ne devenait plus possible pour nous de continuer à vivre ensemble, j’étais trop
lié à sa peur de ne pas aller au paradis. Drôle d’idée que d’être malheureux sur terre pour
peut-être allez un jour devant l’une des nombreuses portes de leur paradis !
Je ne suis pas islamophobe, je ne dénigre aucune religion. Je crois que si Dieu existe, les
dieux de toutes les religions ne sont en fait qu’un seul et même dieu qui prend dans chaque
civilisation un autre nom, une autre forme.
Je dénonce cependant les pratiques de personnes qui sont convaincues de détenir la seule
bonne interprétation de leur religion et qui n’hésitent pas à avoir des pratiques moralement
inacceptables pour imposer leurs croyances : ils insufflent la méfiance, le rejet et la haine
entre les individus, jusqu’au coeur des familles.
Ève, Adam, pour mon couple, il est aujourd’hui malheureusement trop tard. Mais si par ce
témoignage, je parviens à vous convaincre, vous mes enfants, de garder un esprit critique et
à vous protéger contre ces manipulateurs, cet échec n’aura pas été tout à fait vain.
Je vous livre cette phrase d’André Gide qui résonne dans ma tête depuis que je suis devenu
un mécréant pour votre maman qui je l’espère vous servira plus tard :
Camarade, ne crois à rien.
N’accepte rien sans preuve.
N’a jamais rien prouvé le sang des martyrs
Il n’est pas de religion si folle
qui n’ait eu les siens et qui n’ait
suscité des convictions ardentes,
C’est au nom de la foi que l’on tue
L’appétit de savoir naît du doute
Cesse de croire et instruis-toi
l’on ne cherche jamais d’imposer
qu’à défaut de preuves
Ne t’en laisse pas accroire
Ne te laisse pas imposer.
Pour que vous puissiez vivre un jour dans une société apaisée ou l’on ne cherche jamais.
d’ imposer, je vais faire des propositions pour explorer des pistes de réflexion afin que plus
tard ce ne soit pas la poussière accumulée pendant des années sous le tapis qui gicle de toute
part pour vous asphyxier ou vous rendre sans que cela ne soit de votre faute, ce que sont
aujourd’hui beaucoup de croyants rigoristes des « idiots utiles » pour reprendre une
expression célèbre à cet Islam politique qui envahie notre pays.
Et maintenant que pourrions nous faire ?
ON Tout d’abord, je pense que le regroupement familial doit être plus strict afin d’éviter
Qu’un garçon comme Hajal arrive en France après avoir épousé sa cousine germaine née ici
pour divorcer dès qu’il a eu ses papiers pour se remarier avec une femme du bled formatée
pays islamique ce qui n’est pas choquant quand on y reste vivre. Il a reproduit en France une
cellule familiale comme il l’a toujours connue avec une femme soumise qui ne parle que du
respect qu’elle se doit de porter à son mari. Depuis son arrivée Hinda reste à la maison et sa
vie se résume à 2 sorties hebdomadaires au marché qui reproduit les marchés qu’elle
Connaît au bled, la religion, son téléphone et sa tablette qui lui permettent d’être toujours en
lien direct avec l’Algérie.
Dans 20 ans comme la soeur de Nazma, Hinda, aura eu plusieurs enfants et sera encore
assise sur son canapé à marmonner respect et « chez nous » en arabe sans aucune ouverture
sur le monde qui l’entoure.
Hinda à deux soeurs qui vivent en France. Sa soeur aînée arrivée avant elle vit non loin de
Melun en Seine et Marne, elle à 3 enfants et un mari qui souffre de gros problèmes
psychologiques et qui passe lui aussi ses journées à méditer et prier son Dieu.
La petite dernière quant à elle s’est mariée à l’été 2015 au bled avec un chauffeur de bus à la
Régie des transports parisiens. Il a fait venir sa femme en France lui aussi grâce au
regroupement familial quelques mois après son mariage.
Cette jeune femme habite dans l’appartement que loue son beau-père à Gennevilliers. Elle
vit dans ce logement avec son mari, ses beaux-parents et la deuxième femme de son beaupère
qui s’est marié religieusement avec elle. En Islam, un homme peut avoir jusqu’à 4
épouses.
La soeur de Hinda va suivre le même chemin que ses deux soeurs avec un mari qui a une
pratique rigoriste de sa religion qui lui interdit par exemple de conduire après une collègue
femme, ou de rouler dans un autobus équipé de publicités pour du parfum féminin ou de la
lingerie.
Pour les statistiques, ce mariage est considéré comme un mariage multiculturel puisque le
mari est né en France mais dans la réalité qu’en est-il ? En 12 ans de vie en Islamie, je n’ai
pas vu de couple comme celui que nous formions avec Nazma car l’Islam est une religion de
conquête et si on a ne se converti pas on est vite exclu de la communauté.
Ajouter laïque à République française nous permettrait dès l’arrivée d’immigrés venus grâce
ou pas au regroupement familial d’affirmer que l’espace publique est laïque en France.
C’est le cas avec l’islam, dans les pays du Maghreb notamment ou l’on trouve le croissant et
l’étoile sur le drapeau symboles de l’islam et ou l’on sait que l’on pose le pied sur la
république islamique du Maroc, de la Tunisie ou encore de l’Algérie.
Pour les personnes qui veulent s’installer en France, même s’il ne faut pas le nier beaucoup
ne viennent pas pour nos paysages, notre culture, notre gastronomie ou notre art de vivre, il
serait bon de leur donner 3 ans pour apprendre certains piliers fondamentaux de notre pays
comme la langue, l’histoire sans tabous et sans occulter ce qui déplaît à certains ou encore la
géographie de notre pays qui devraient faire partie des bases que tout citoyen devrait
connaître et faire un point précis au bout de cette période afin de prendre les bonnes
décisions pour que le vivre ensemble perdure.
Hajal quand il est arrivé en France aurait ainsi compris le mode de fonctionnement du vivre
ensemble français et il aurait sûrement réfléchi avant de quitter sa vie déjà bien installée en
Algérie pour venir faire le ménage ici dans un collège. C’est aussi vrai que maintenant et
c’est là qu’il faudrait être mois souple il fait beaucoup de business comme il l’appelle en plus
de son travail et ainsi il arrondit ses fins de mois.
Quelle est la valeur ajoutée de ce garçon pour un pays comme le nôtre qui compte plus de
3 millions de chômeurs ? Je me pose encore la question.
Il dit que la vie est difficile ici car il y a trop de charges et d’impôts mais se rappelle-t-il que
lorsque son bébé a passé 5 jours en pédiatrie à l’hôpital de Créteil suite à une intolérance au
lactose, les frais d’hospitalisation (800 euros par jour) ont été pris en charge par la
collectivité musulmane mais aussi mécréante ce qui est tout à fait normal.
Je pense que l’argent qu’il envoie régulièrement en Algérie pour construire une maison
pourrait être dépensé de façon plus utile ici pour notamment éduquer ses enfants.
Quand il y a eu le rapprochement des régions et que la Bourgogne ou habite Kheira et la
Franche Conté se sont réunis en 2014, j’avais essayé d’en parler avec elle et je n’étais étonné
qu’elle me dise que Sens était à côté de Lille.
Certes ce n’est pas grave mais après 40 ans en France on peut se dire qu’au même titre
qu’elle connaît par coeur le Coran dont elle a transmis les valeurs à ses enfants,
Elle aurait pu aussi apprendre et transmettre un intérêt pour notre pays au travers de son
histoire ou de sa géographie car 350 kilomètres séparent Sens de Lille,
Je crois que l’on devrait aussi réfléchir à l’affichage des signes religieux dans l’espace
publique, le voile notamment pose problème car plus qu’un signe religieux, son port est plus
une revendication politique alors que rien dans le Coran n’indique l’obligation de son port.
Nous voyons de plus en plus de jeunes filles le porter pour tester notre résistance laïque
même si ce voile est aussi un signe de soumission de la femme aux hommes car il faut
savoir que les hommes on plus de droit que les femmes dans les pays islamiques qui se
basent sur une conception hiérarchique des rôles de l’homme et de la femme.
Le législateur n’interdira sûrement jamais le port de ce voile islamique dans l’espace
publique car cela amalgamerait les protestations des différents courants de pensées de
l’Islam qui existent en France alors qu’aujourd’hui ces gens sont en concurrence entre eux ce
qui permet de juguler encore un peu ces envies d’islamisation de la France comme le
souhaite Nazma.
Nazma ne porte pas le voile mais depuis quelques années, elle a les cheveux très courts afin
de rester fidèle à sa religion et ainsi ne pas aguicher les hommes avec la belle chevelure
longue que je lui ai connue lors de notre rencontre.
Que ces femmes qui portent le voile l’enlèvent et se fassent couper leurs cheveux si elles le
souhaitent et de facto les problèmes que soulève le voile islamique seront réglés, mais que
vont dire les hommes, ces machos à qui elles doivent le respect.
Le halal pose aussi question car ce terme qui signifie licite vis-à-vis de la pratique religieuse
à donc une très forte connotation religieuse et on le voit inscrit de plus en plus sur les
vitrines des restaurants rapides ou même d’établissements plus traditionnels,
Il devient impossible si l’envie vous prend de manger un filet mignon ou une côte de porc
dans certains territoires de la République ou de trouver un baba au rhum (j’en ai fait
l’expérience avec maman), ou une forêt noire dans beaucoup de pâtisseries qui évitent ainsi
les problèmes en mettant là encore la poussière sous le tapis.
La grande distribution toujours en quête de profits agrandie l’offre de ces produits Halal
dans ses linéaires avec de grandes signalétiques affichant ce terme religieux allant même
jusqu’à nous envoyer dans nos boîtes aux lettres des prospectus « spécial ramadan »
C’est la règle de l’offre et de la demande qui prévaut et la demande est très forte
aujourd’hui, mais pourquoi par exemple nous distribuer de tels tracts dans nos boîtes aux
lettres ?
Je me souviens que dans les années 1990 alors que je travaillais chez Coca-Cola le nouveau
PGD venu des États-Unis nous avait dit lors d’un séminaire qu’il fallait que dorénavant la
marque Coca-Cola soit visible partout en France pour quelqu’un qui ferait un tour à 180
degrés sur lui car les Américains avaient une stratégie de reconquête pour notre pays qui
n n’était pas alors un des plus gros consommateur de softs drinks. La stratégie me semble
très proche aujourd’hui avec ce business du Halal qui envahie nos vitrines et nos linéaires.
J’avais parlé avec un employé de Leclerc situé dans une ville populaire communiste du Val
de Marne de l’explosion de ces gammes halal et il n’avait dit que la clientèle musulmane
était intéressante pour lui car il avait un taux de paiement en espèce important avec des
paniers moyens plus élevés que la moyenne des autres Leclerc.
Il m’avait fait comprendre que les mamans payaient très souvent avec des billets de 50 euros
qui selon ses dires venaient des trafics de stupéfiants. Comme quoi le Coran peut lui aussi
être alternatif et s’accommoder avec quelques entorses au licite.
Même si le sujet de la drogue semble lointain, l’ayant vécu au bas de mon immeuble, avec
des dealers qui investissent dans des snacks tenus par des salafistes ou les jeunes viennent
après l’école, je pense qu’encadrer la vente des drogues douces permettrait de stopper
certains canaux de financement de l’islamisation de notre pays mais la part de ces trafics qui
permettent aux mamans de remplir les caddies viendrait à manquer et nous aurions des
protestations sûrement violentes et encore une fois je pense que le législateur va nous
remettre un peu plus de poussière sous le tapis.
Mes enfants sont nés en France d’un Papa français de naissance et d’une maman qui a fait
des pieds et des mains pour obtenir la nationalité française.
Je me demande encore aujourd’hui comment le neveu de Nazma, Hajal s’est débrouillé pour
obtenir dans un consulat algérien de la région parisienne des passeports algériens pour mes
enfants.
Je pense que le ciment d’un pays passe aussi et surtout par l’appartenance à un collectif et en
ayant deux passeports on reste toujours à cheval sur les deux cultures surtout lorsque l’on à
des origines de pays islamiques qui sont éloignées de nos racines quoi qu’on en dise.
On ne prend que ce qui nous intéresse dans son pays d’accueil en occultant les devoirs à
l’unique profit des droits offerts qui ont été obtenus, mais le savent-ils, après de longues
luttes qui ont forgé notre histoire.
Je ne compte plus le nombre de fois ou j’ai entendu en Islamie l’expression « j’ai le droit »
souvent précédé ou suivi de « chez nous » en parlant avec des trémolos dans la voix du pays
de leurs ancêtres ou ils n’aimeraient surtout pas vivre.
Mieux expliquer l’histoire de France pourrait faire comprendre que la France est la 5e
puissance mondiale sur 194 pays qui composent la planète parce qu’après guerre alors que
notre pays était à genoux, des personnes de toutes origines se sont comme on dit
trivialement sorties les doigts en travaillant beaucoup avec plus de devoirs que de droits.
Curieusement beaucoup de ces héros du quotidien sont aujourd’hui dans des maisons de
retraite, des Ephads ou l’on se pose la question de ce qu’ils coûtent sans se souvenir de tout
ce qu’ils ont donné pour que l’on puisse être fière de vivre dans un pays fort, riche, puissant,
respectable qui doit donc être respecté pour reprendre le mot préféré de Hinda.
On devrait s’interroger sur le pourquoi de « chez nous » en Algérie comme le disent toujours
Nazma et sa famille installée en France, depuis l’indépendance le pays vie surtout sur les
acquis laissés par la France avec un niveau de vie très bas qui le fait se placer à la 116e
place mondiale alors que ce pays est riche de ressources : gaz, pétrole, agriculture, mer, et
de forces vives avec une population jeune.
Il est certain que d’abreuver les gens de nourriture spirituelle permet à quelques puissants de
capter toutes ces richesses et le concept d’être malheureux sur terre pour être heureux au
paradis, une des idées du Coran qu’ils ne s’appliquent pas à eux, leur permettra de maintenir
encore longtemps cette OPA sur les richesses du pays.
Notre pays est riche et aussi généreux avec ses concitoyens grâce à la captation par l’État
d’un impôt de plus en plus fort, et je pense que nous pourrions décider par référendum de
proposer de rendre la cantine scolaire gratuite ou pour une somme symbolique avec un
financement public afin que chaque enfant puisse manger un repas sain et équilibré par jour.
Cela permettrait de couper l’herbe sous le pied aux revendications et aux demandes
religieuses en proposant chaque jour un repas avec de la viande y compris de porc et un
autre avec du poisson pour satisfaire tout le monde,
Un repas de cantine revient aux environs de 2,50 euros et la gratuité qui supprimerait tous
les frais de gestion lourds dans le prix de revient du repas permettrait que des
incompréhensions liées par exemple au quotient familial qui quintuple le prix du repas selon
la situation des parents soient caduques. (Ma voisine Kabyle payait 0,80 euro par jour la
cantine pour chacun de ses enfants, un ami qui gagne mieux sa vie mais de façon officielle
payait quant à lui 5 euros par repas)
Cela redonnerait du sens aux mots solidarité et avenir car les enfants d’aujourd’hui sont les
citoyens de demain et ces petites attentions seront gravées dans leur inconscient qui leur
rappellera plus tard que décidément la France laïque est un beau pays.
Il en est de même des allocations familiales car j’ai constaté qu’en Islamie l’idéal est d’avoir
au minimum trois enfants car cela donne beaucoup plus de droits sans penser souvent aux
devoirs qui en découlent. Avoir un seul enfant cela coûte aussi alors que l’on n’a aucune aide
pour l’élever. Pourquoi ne pas décider d’attribuer sans distinction 1 part pour un enfant, 2
parts pour 2 enfants, 3 parts ensuite et de plafonner à 3 enfants ces allocations.
Libre ensuite d’avoir plus d’enfants mais d’en assumer les conséquences financières dans un
pays ou le logement se fait rare et compliqué à obtenir et ou l’éducation des enfants pour
leur offrir les moyens de se faire une place au soleil dans ce monde ouvert va coûter de plus
en plus chère.
C’est ainsi l’immigration qui permettra d’adapter la pyramide des âges aux évolutions
démographiques du pays en offrant aux arrivants qui ont la formation dont nous avons
besoin un travail qui leur correspond comme c’est le cas dans beaucoup de pays ouverts
comme le Canada.
Cela nous offrirait la possibilité de mieux accueillir qu’aujourd’hui les arrivants qui
trouveront leur place dans notre société laïque par leur travail, travail qui sera un devoir
moral et qui déclenchera les droits qu’ils auront acquis.
Avant que je rencontre Nazma, un oncle m’avait raconté une histoire qui lui était arrivée à
son travail. Il était prototypiste depuis 25 dans une entreprise qui fabriquait des colliers de
serrage. Ses collègues étaient de toutes origines et tout monde travaillait dans un esprit
apaisé. Le lendemain des attentats du 11 septembre 2001, un mercredi, mon oncle arrive à
son poste comme tous les jours à 7 heures 30 et comme d’habitude il alla saluer ses amis de
labeur et là quelle ne fut pas sa surprise quand 6 de ses collègues originaires d’Algérie
refusèrent de lui tendre la main à lui et aux autres collègues en disant en choeur un sourire au
coin des lèvres, « vous nous avez pris l’Algérie par la force et bien nous, on va vous prendre
la France en douceur ».
Cette anecdote que j’avais occultée n’est revenue à l’esprit ce jour de septembre 2016 quand
Nazma m’a dit que djihad n’était pas un gros mot et que son djihad était d’islamiser la
France.
J’ai aussi le souvenir du café de Choisy le Roi ou j’étais entré ce 11 septembre 2001 et dans
lequel je n’étais retrouvé entouré de jeunes issus de l’immigration qui rigolaient en disant
« trop forts les mecs » en regardant à la télé les images des tours de New York en feu avec
de pauvres gens qui se jetaient dans le vide.
J’ai aussi à l’esprit les images de la Marseillaise sifflée par une grande partie du Stade de
France lors d’un match amical de football contre l’Algérie en 2001 et qu’à ce moment les
plus hautes instances de notre pays n’avaient pas moufté.
C’est pour cela que je ne crois pas au concept d’Islam de France car l’Islam n’a pas de
nationalité.
Plutôt que de mettre des coups d’épée dans l’eau, soyons pragmatiques en mettant toujours
en avant nos valeurs, notre identité, en ne cédant plus sur nos valeurs et en donnant toujours
plus accès à la culture aux jeunes générations.
Les mouvements féministes comme balance ton porc devraient réfléchir à la méthode qu’ils
emploient car la force de nos démocraties est que les hommes et les femmes sont égaux
même si beaucoup d’ajustements sont encore à faire pour avoir une vraie égalité tout en
continuant à cultiver nos différences qui font le sel de la vie.
Regardons aussi la place de la femme en Islamie de France dont la communauté trouve dans
ces mouvements des raisons non fondées de dire que nous sommes décadents au travers de
faits qui ne concernent heureusement qu’une minorité d’hommes qui sont il est vrai.
De vrais cochons ON
Si nous n’y prenons pas garde, notre pays va se fracturer de plus en plus, il ne faut pas faire
comme je l’ai fait durant 12 ans en islamie de France, céder un peu plus chaque jour.
La solution passe par la fermeté et l’intransigeance quant au respect de nos valeurs et même
si mes réflexions sont sûrement impossibles à mettre en oeuvre, je compte sur nos dirigeants
pour qu’ils aient une vision plus lointaine que les prochaines échéances électorales,
Je voudrais surtout qu’ils permettent par leur action d’aujourd’hui que mes enfants vivent
plus tard dans un pays apaisé, riche et généreux avec un peuple fière de lui et de ses valeurs
Républicaines fruits d’une longue histoire qui encadrent le vivre ensemble.